En 2024, les importations de biens du Sénégal se sont établies à 7 161,4 milliards FCFA, contre 7 207,8 milliards en 2023, soit un léger repli de 0,6 %, selon la Note annuelle du commerce extérieur publiée par l’ANSD. Cette baisse modérée, combinée à la forte progression des exportations (+21,3 %), a permis une amélioration significative de la balance commerciale. Le déficit des biens a reculé de 731,5 milliards, passant de -3 983,8 milliards à -3 252,3 milliards FCFA en un an.

« Cette réduction s’explique essentiellement par le recul des achats d’énergie et de demi-produits, ainsi que par la progression des exportations d’or, de pétrole et de matières premières animales », note l’ANSD.

L’Europe reste le principal fournisseur du Sénégal, avec 3 229,1 milliards FCFA, soit 45,1 % du total. Elle est suivie de l’Asie (31,1 %), de l’Afrique (12,0 %) et de l’Amérique (10,4 %). La Chine demeure en tête des pays partenaires avec 11,8 % des importations, suivie de la France (10,1 %), de la Russie (8,1 %), des Émirats arabes unis (5,7 %) et de l’Inde (5,5 %).

Les produits pétroliers raffinés constituent de loin le premier poste d’importation avec 1 166,4 milliards FCFA, soit 16,3 % du total. Viennent ensuite les machines et appareils (311,8 milliards), le froment et méteil (152,4 milliards), les voitures de tourisme (147,7 milliards) et les produits pharmaceutiques (119,9 milliards). Le Sénégal a également importé pour 113,1 milliards FCFA d’engrais minéraux et chimiques, en forte baisse par rapport aux 248,1 milliards enregistrés en 2023.

Les importations alimentaires, qui représentent une part sensible du commerce extérieur sénégalais, s’élèvent à 1 242,3 milliards FCFA, en baisse de 8,1 % sur un an. Ce repli est lié à la contraction des achats de froment, de sucre, de lait et de riz. « Le poste “céréales” a reculé de 15,8 %, les achats de riz diminuant de 9,3 % à 214,9 milliards FCFA », précise l’ANSD. Les importations de sucre ont baissé de 19 %, celles de produits laitiers de 17,3 %.

L’Afrique représente 857,1 milliards FCFA des importations totales, soit 12 % du total. Les principaux partenaires sont le Nigeria, le Maroc, l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Mali. Les flux sont dominés par les produits pétroliers, les huiles brutes de pétrole, le ciment et les boissons. « La balance commerciale reste largement déficitaire avec ce continent, bien que le déficit se soit légèrement réduit en 2024 », souligne l’ANSD.

Avec l’Europe, les achats sont majoritairement composés de pétrole raffiné, de blé, de médicaments, de véhicules, d’engrais et de matériaux de construction. La Russie est désormais le troisième fournisseur du Sénégal avec 578,5 milliards FCFA, essentiellement en hydrocarbures et blé.

L’Asie fournit pour 2 224,4 milliards FCFA de marchandises. La Chine y occupe une place dominante avec 847,3 milliards, devant l’Inde (395,4 milliards), les Émirats arabes unis (409,7 milliards) et la Turquie (174,3 milliards). Les produits importés depuis cette région sont diversifiés : hydrocarbures, équipements, textiles, plastiques, engrais et denrées alimentaires.

« Le déficit énergétique s’est nettement atténué en 2024, passant de -1 447,8 milliards à -930,2 milliards FCFA, soit une amélioration de 517,6 milliards », indique le rapport. Les achats d’hydrocarbures (brut et raffiné) ont en effet diminué de 21,3 %, dans un contexte de baisse des prix mondiaux et de meilleure diversification des sources d’approvisionnement.

Les demi-produits affichent également un déficit réduit à 570,8 milliards, contre 730,8 milliards en 2023. Cette évolution résulte d’une diminution des achats de produits chimiques et de certains matériaux intermédiaires.

Malgré ces progrès, la balance commerciale du Sénégal reste structurellement déficitaire, avec un taux de couverture des importations par les exportations qui s’améliore toutefois, passant de 44,7 % en 2023 à 54,6 % en 2024.

Le déficit global des échanges de biens, combiné à celui des services, continue d’exercer une pression sur la balance des paiements, malgré des entrées croissantes d’investissements et de transferts de la diaspora.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici