Experts en ingénierie maritime, hydraulique, agroalimentaire ou encore en électricité… Ces profils pointus se font de plus en plus rares sur le marché du travail sénégalais. Une tendance alarmante alors même que la demande dans ces secteurs ne cesse de croître, tirée par les projets d’infrastructure, la transition énergétique ou encore la modernisation de l’agriculture.
Réunis lors d’un panel organisé, ce samedi 31 mai 2025, par Socium sur la digitalisation de la gestion des ressources humaines, plusieurs spécialistes du recrutement ont dressé un constat sans appel sur le marché sénégalais. Celui d’un déséquilibre entre l’offre de compétences disponibles et les besoins réels des entreprises.
« Il ne s’agit pas seulement de former, mais de former en adéquation avec les réalités économiques et industrielles du pays », insiste El Hadj Magueye Diouf, directeur général de Humanis Intérim, l’un des leaders du placement de personnel au Sénégal.
Selon M. Diouf, la rareté de certains profils techniques s’explique par plusieurs facteurs à savoir un système éducatif encore trop théorique, une orientation académique souvent éloignée des réalités professionnelles, mais aussi un manque d’attractivité de certains métiers techniques auprès des jeunes.« Aujourd’hui, les entreprises nous sollicitent pour des postes d’ingénieurs hydrauliciens, d’électromécaniciens ou de techniciens agroalimentaires. Mais nous peinons à en trouver, même avec des critères assouplis. Pourtant, ces profils sont très demandés, y compris à l’international », souligne-t-il.
A celà s’ajoute la probématique de la digitalisation dans le processus de recrutement. Selon Serigne Mouhamadou Seye directeur des opérations à socium, la digitalisation est devenue aujourd’hui un levier de modernisation du recrutement. Ainsi, il juge essentiel que les entreprises sénégalaises adoptent des outils RH modernes permettant non seulement de mieux identifier les compétences disponibles, mais aussi de suivre les parcours professionnels et les besoins en formation. « La digitalisation des RH ne doit pas être perçue comme un luxe. C’est une nécessité pour anticiper les pénuries, améliorer la transparence et optimiser le placement des talents », a-t-il affirmé.