le marché finance

C’est en Afrique de l’Ouest, selon le rapport du GSMA sur la volumétrie transactionnelle, que l’on a enregistré le plus grand nombre de nouveaux comptes d’utilisateurs à travers le monde en 2022, notamment au sein des plus grandes économies que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal. Entre 2018 et 2023, on a noté plus de 290 millions de comptes actifs sur 30 jours.  

La lumière provient certainement des firmes de recherche très actives dans le secteur de l’économie numérique. C’était comme pour lancer un débat autour d’une question qui selon plusieurs praticiens devrait arriver tôt ou tard. Le rapport du GSMA indique que le volume transactionnel réalisé par l’industrie du mobile money au cours de cette décennie est le seul facteur en constante progression et qui a résisté aux différents chocs exogènes (COVID 19 & Inflation des coûts) au sein des économies africaines.  La banque centrale qui régule cette activité dans l’espace monétaire a enregistré un taux d’utilisation globale à 67,2% en 2021 tiré en partie grâce aux solutions digitales, sachant que le taux strict de bancarisation est resté à 20% depuis plus de 10 ans. 

Le même rapport nous apprend que l’économie mobile seule contribue en moyenne à 8% du PIB en Afrique subsaharienne, soit environ 140 milliards de dollars américains. 

Au niveau des États, nous constatons de plus en plus des stratégies de mobilisation de recettes à court terme comme passerelle de relance économique. C’est le cas du Sénégal qui déjà en octobre, terminait son évaluation sous le programme de réforme économique, soutenu par un accord de financement du FMI au titre du Mécanisme Élargi de Crédit (MEC) et de la Facilité Élargie de Crédit (FEC), et celui au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Ce rapport souligne que les perspectives pour 2024 devraient être favorables, car les autorités se sont engagées à atteindre leurs objectifs de consolidation budgétaire sur la base du respect de l’agenda des réformes structurelles conclues sous ce programme. Parmi les niches d’opportunités, il y a bel et bien le mobile money et c’est presque sans surprise. 

La question a été posée lors d’une table ronde à l’occasion du sommet africain de l’industrie financière à Lomé, les 10 et 11 novembre dernier, en présence des opérateurs, régulateurs et autres FinTech. Comment élargir l’assiette ou augmenter la pression sans étouffer cette dynamique d’inclusion financière observée ? 

Selon les avis des figures majeures de l’industrie du mobile money, la question mérite des consultations ou des études précises sur l’opportunité qui n’empêchera pas cette progression en matière d’inclusion : « Je ne pense pas qu’il nous appartienne ici, entre opérateurs, partenaires au développement ou firmes de recherche de définir la bonne recette pour élargir l’assiette fiscale. C’est une prérogative appartenant aux Etats. Toutefois, il faudrait se demander comment les solutions inclusives des fintechs peuvent constituer des leviers pour élargir l’assiette », a soutenu, la directrice générale régionale de Wave, Coura Tine Sene, en marge d’une table ronde organisée dans le cadre de l’AFIS 2023. Pour d’autres intervenants à ces travaux, des impôts plus élevés signifient que les opérateurs répercutent ces coûts sur les clients, et ce sont souvent les clients les plus pauvres qui en paient le prix. À en croire les différents experts, ces derniers continuent d’être exclus financièrement et restent exclus de l’économie numérique. Une fiscalité plus élevée risque d’accroître la fracture numérique au sein de nos pays. Au Sénégal, une annonce a été faite en décembre pour introduire en 2024 une taxe sur les opérations de transferts numériques.

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