L’agence internationale de notation financière S&P a une nouvelle fois abaissé la note souveraine du Sénégal, la faisant passer de B à B-, et assortit cette dernière d’une perspective négative. La République du Sénégal, à travers le ministère des Finances et du Budget, dit prendre acte de cette décision et tient à réaffirmer son engagement en faveur de la transparence budgétaire et à rassurer l’ensemble de ses partenaires sur la capacité de l’État à faire face à ses engagements « qui n’est nullement » remise en cause par cette révision.
Dans sa note technique, S&P estime que ces révisions significatives à la hausse de la dette, combinées à un déficit toujours élevé et à des arriérés importants, augmenteront les besoins d’emprunt bruts du gouvernement sénégalais à bien plus de 25 % du PIB en 2025, sur la base des informations actuelles, et maintiendront probablement les besoins d’emprunt à ce niveau ou à un niveau plus élevé en 2026.
En outre, S&P dit comprendre que les besoins de financement extérieur du Sénégal dépassent sensiblement ses estimations précédentes, ce qui pourrait compliquer les négociations sur un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI). »Malgré des perspectives de croissance économique encore fortes, nous considérons maintenant que la position budgétaire du Sénégal est plus contrainte, ce qui rend les finances publiques du pays plus vulnérables à d’éventuels chocs économiques et financiers négatifs à l’avenir », alerte S&P.
Réagissant à la dégradation de cette note les autorités sénégalaises tiennent à préciser que la publication des données provisoires relatives au stock de la dette publique pour 2023 et 2024 s’inscrit dans une dynamique de transparence renforcée, conformément aux instructions des plus hautes autorités. Ces chiffres résultent d’un exercice de fiabilisation des données mené avec l’appui d’un cabinet international indépendant, portant sur l’ensemble du portefeuille de la dette de l’administration centrale.
Le ministère des Finance et du Budget explique également l’augmentation des ratios dette/PIB ne prend pas encore en compte les résultats attendus de l’exercice de rebasage du PIB, qui seront publiés dans les mois à venir. Cet exercice, en préparation depuis un certain temps, permettra de donner une image plus précise de la taille de l’économie sénégalaise en adoptant un périmètre aligné sur son niveau de développement économique.`
Dans la même veine, les discussions avec le Fonds Monétaire International (FMI) se poursuivent de manière « proactive et constructive », avec l’objectif de tenir une réunion du Conseil d’Administration sur le « misreporting » dans les plus brefs délais. Les autorités sénégalaises soucieuses de renforcer la transparence et la confiance, ont partagé tous les livrables issus de l’exercice de réconciliation et de fiabilisation réalisé par le cabinet international indépendant.
Enfin, le MFB indique que le plan de financement pour 2025 est mis en œuvre conformément à nos objectifs. Depuis le début de l’année, des ressources substantielles ont été mobilisées aussi bien auprès des partenaires extérieurs que sur le marché domestique notamment à travers des émissions de titres publics ayant attiré des investisseurs étrangers aux côtés des acteurs régionaux, ainsi que deux (2) Appels Publics à l’Epargne qui ont été menés avec succès.
Pour rappel, l’agence de notation S&P Global Ratings avait abaissé, le 1er mars 2025, les notes de crédit souverain à long terme en devises étrangères et en monnaie locale du Sénégal de « B+ » à « B ». Les perspectives étaient stables. Dans le même temps, la note de crédit souverain à court terme « B » a été confirmée.