Directrice du capital humaine à Algerian Bank of Sénégal (ABS Bank), Penda Samb décrypte la montée en puissance des femmes au sein des instances de décision dans le milieu financier, et bancaire en particulier. Elle estime que la nomination d’une femme à la tête d’une institution envoie un signal fort en faveur de l’égalité des chances et de l’inclusion.
L’on a observé ces dernières années une présence de plus en plus remarquable des femmes dans les postes de direction générale dans le secteur bancaire et financier au Sénégal. Comment vous analysez cette situation ?
De nos jours, les femmes poursuivent des études de plus en plus avancées, investissant des domaines autrefois réservés aux hommes tels que les mathématiques, l’économie, la finance, le génie civil ou encore l’informatique. Elles surmontent ainsi les contraintes liées à leur statut d’épouses et de mères tout en affirmant leur ambition et leur volonté de réussir.
Dans une société où les instances décisionnelles ont longtemps été monopolisées par les hommes, cette émancipation et cette diversification des compétences féminines ont un impact considérable sur leur productivité et leur développement personnel. Elles osent désormais s’imposer, rivaliser à compétences égales et briguer des postes de responsabilité avec assurance et détermination…
Quels sont, selon vous, les principaux facteurs ayant favorisé cette montée en puissance du leadership féminin dans ces secteur où généralement les instances de décisions sont souvent sous le contrôle des hommes ?
L’un des principaux moteurs de cette évolution est la compétence. De plus en plus d’organisations adoptent une approche basée sur le mérite, favorisant la sélection des talents sans distinction de genre. Par ailleurs, un fort engagement en faveur de la promotion des femmes dans le monde professionnel a permis d’accroître leur présence dans les entreprises et les instances décisionnelles.
L’évolution des mentalités et l’accès facilité aux nouvelles technologies ont également joué un rôle clé dans la démocratisation du leadership féminin. Ainsi, nous assistons à l’émergence de figures féminines inspirantes qui se distinguent dans des domaines traditionnellement masculins tels que les conseils d’administration, les directions générales de banques ou encore les cabinets d’expertise comptable.
Ces modèles de réussite encouragent d’autres femmes à croire en leur potentiel et à investir dans leur développement personnel et professionnel. Il se crée ainsi un cercle vertueux dans lequel les femmes trouvent une aspiration positive et arrivent à des niveaux d’excellence considérables. L’essor du leadership féminin repose donc autant sur un environnement plus favorable que sur la capacité des femmes à saisir les opportunités et à s’affirmer dans des rôles stratégiques.
Sur le plan du management, quels peuvent être les avantages d’avoir des femmes à la tête d’institutions
Il est reconnu que les femmes excellent dans l’application de principes éthiques, de transparence et d’empathie. Leur intelligence émotionnelle spécifique constitue un atout majeur dans la gestion des équipes, leur permettant d’adopter une approche plus participative et une gestion des ressources humaines plus ouverte et bienveillante. Cette approche a un impact direct sur la performance et la gestion des risques. En matière de prise de décision, les femmes font preuves d’un surcroît de prudence, optimisant ainsi les risques liés aux choix stratégiques.
Un autre avantage majeur réside dans l’effet d’entraînement qu’elles génèrent. La nomination d’une femme à la tête d’une institution envoie un signal fort en faveur de l’égalité des chances et de l’inclusion. C’est un levier puissant pour promouvoir une culture managériale plus équitable et inspirer de nouvelles générations de leaders féminins. Ainsi, la montée en puissance des femmes aux postes de direction ne se limite pas à une question de représentativité, mais constitue un véritable atout pour la performance et la gouvernance des institutions.