En 2025, les données compilées par l’International Finance Corporation (IFC) — la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents et membre du Groupe de la Banque mondiale — confirment une amplification notable de l’engagement financier en faveur des économies en développement, révélant des tendances structurelles lourdes qui bousculent certaines idées reçues sur l’investissement durable et la création d’emploi.
Pour l’exercice fiscal 2025, l’IFC a enregistré un niveau record de 71,7 milliards de dollars de financements engagés, toutes catégories confondues (financements directs, mobilisations de fonds tiers et instruments divers), soit une croissance significative par rapport aux 56 milliards de dollars de l’année précédente. Ce chiffre traduit une intensification de l’intervention institutionnelle dans un contexte mondial marqué par des défis économiques importants et des besoins croissants de financement privé. 
L’analyse des données 2025 montre que l’institution a non seulement élargi l’ampleur de ses engagements financiers mais a aussi consolidé un modèle d’investissement axé sur la création d’impact durable. Les financements ont permis d’élargir l’accès à des services essentiels, avec 72,3 millions de personnes et d’entreprises bénéficiant d’un accès à des services financiers, et près de 89,4 millions de personnes raccordées à l’électricité à travers les projets soutenus. 
Ces résultats soulignent le rôle croissant des marchés privés et des acteurs financiers comme vecteurs de croissance économique dans les marchés émergents. L’IFC met en avant l’importance capitale des marchés de capitaux et des instruments financiers structurés pour mobiliser le capital domestique et international. Dans ce contexte, l’approfondissement des marchés de capitaux, la titularisation d’actifs et l’adoption d’instruments innovants tels que les obligations thématiques sont identifiés comme des leviers essentiels pour attirer davantage d’investisseurs institutionnels et réduire les coûts de transaction.
L’accent mis sur la création d’emplois est également un enseignement clé de 2025. Les données montrent que les entreprises soutenues par l’IFC, notamment au travers de cofinancements ou de garanties partagées, contribuent de manière disproportionnée à la génération d’emplois dans les économies locales, avec une concentration sur les secteurs porteurs comme l’énergie, la santé, l’agriculture et la finance.
Par ailleurs, l’IFC souligne qu’une part croissante de ses engagements se concentre sur l’atténuation des risques et l’harmonisation des standards pour attirer des capitaux privés plus larges. L’institution favorise notamment l’usage du blended finance et des plateformes de cofinancement pour aligner les projets africains et émergents sur les mandats des fonds de pension et autres investisseurs de long terme.
Enfin, 2025 apparaît comme une année charnière pour la réflexion stratégique autour de l’investissement privé dans les pays en développement. L’IFC met en avant l’idée selon laquelle « les marchés émergents dotés de marchés de capitaux plus profonds, liquides et attractifs sont mieux positionnés pour canaliser l’épargne locale et internationale vers des projets à fort impact économique et social », plaçant ainsi les tendances financières sous l’angle du développement durable et de l’intégration régionale.

