En octobre 2024, les exportations sénégalaises ont atteint 355,9 milliards de FCFA soit une baisse de 15,8 % par rapport aux 422,7 milliards de FCFA enregistrés en septembre. Cette diminution s’explique principalement par la chute des expéditions d’or non monétaire (48,3 milliards de FCFA contre 95,7 milliards de FCFA), d’huiles brutes de pétrole (99,3 milliards de FCFA contre 117,4 milliards de FCFA) et de produits pétroliers (60,5 milliards de FCFA contre 68,5 milliards de FCFA).
DES EXPORTATIONS EN RECUL MAIS DES SECTEURS PORTEURS
Cependant, plusieurs secteurs ont affiché des performances encourageantes. Les exportations de crustacés, mollusques et coquillages ont progressé de 54 % (10,3 milliards de FCFA contre 6,7 milliards de FCFA), tandis que celles de poissons frais de mer ont augmenté de 36,3 % (12,4 milliards de FCFA contre 9,1 milliards de FCFA). Le ciment, un produit clé dans les exportations industrielles, a également enregistré une hausse notable de 42,9 % (9,0 milliards de FCFA contre 6,3 milliards de FCFA). En comparaison avec octobre 2023, les exportations totales du Sénégal ont bondi de 50,2 %, témoignant d’une dynamique annuelle positive. Sur les dix premiers mois de 2024, le cumul des exportations s’élève à 3 052,2 milliards de FCFA, en hausse de 11,5 % par rapport à la même période de 2023.
DES IMPORTATIONS EN FORTE HAUSE
En outre, les importations ont connu une augmentation marquée de 28,3 % en octobre 2024, atteignant 698,3 milliards de FCFA contre 544,3 milliards de FCFA en septembre. Cette progression s’explique par des achats massifs d’huiles brutes de pétrole (83,6 milliards de FCFA contre 22,6 milliards de FCFA), d’autres véhicules terrestres (30,8 milliards de FCFA contre 12,6 milliards de FCFA) et de sucres bruts et raffinés (7,9 milliards de FCFA contre 3,4 milliards de FCFA). En revanche, certains produits ont vu leurs importations diminuer, atténuant l’ampleur de cette progression. C’est le cas des autres produits pétroliers (132,8 milliards de FCFA contre 149,8 milliards de FCFA), des produits pharmaceutiques (18,1 milliards de FCFA contre 19,9 milliards de FCFA) et des papiers cartons (7,8 milliards de FCFA contre 9,1 milliards de FCFA).
Par rapport à octobre 2023, les importations ont augmenté de 16,5 %, portant leur cumul sur les dix premiers mois de 2024 à 5 862,8 milliards de FCFA, soit une légère hausse de 0,6 % comparée à 2023.Traduisant ainsi une balance commerciale toujours déficitaire. En effet, le solde commercial du Sénégal s’est dégradé en octobre 2024, passant à -342,4 milliards de FCFA contre -121,6 milliards de FCFA en septembre. Cette détérioration est attribuée à l’élargissement des déficits commerciaux avec des partenaires clés tels que le Nicaragua (-49,3 milliards de FCFA contre -6,1 milliards de FCFA), la France (-82,8 milliards de FCFA contre -49,3 milliards de FCFA), la Corée du Sud (-29,5 milliards de FCFA contre -4,6 milliards de FCFA) et la Russie (-67,9 milliards de FCFA contre -46,5 milliards de FCFA) (…).
DES PARTENAIRES COMMERCIAUX STRATEGIQUES
En octobre 2024, les principaux clients du Sénégal ont été la République Populaire de Chine (20,2 % des exportations), le Mali (17,3 %), l’Espagne (13,4 %), la Suisse (9,3 %) et la Gambie (3,1 %). Côté importations, les principaux fournisseurs incluent la France (12,7 % des importations), la Chine (10,8 %), la Russie (9,7 %), le Nicaragua (7,1 %) et l’Inde (4,5 %). Des performances annoncent de belles perspectives vers une meilleure compétitivité. En réalité, ces chiffres mettent en lumière les défis structurels du commerce extérieur sénégalais, notamment la dépendance accrue aux importations et la difficulté à équilibrer la balance commerciale.
Toutefois, les performances encourageantes de certains secteurs exportateurs, tels que les produits halieutiques et le ciment, offrent des opportunités de diversification et de renforcement de la compétitivité. Ainsi, pour inverser durablement la tendance, le Sénégal pourrait envisager des réformes stratégiques visant à améliorer la valeur ajoutée des produits exportés, tout en rationalisant les importations à forte empreinte budgétaire. Ces efforts, combinés à une gestion optimisée des partenariats commerciaux, pourraient contribuer à réduire le déficit et à renforcer la résilience économique du pays.
Aissatou DIOP