mardi, août 19, 2025

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Le ministère des Finances et du Budget a publié la circulaire n°0154/MFB/DGB/DPB fixant les directives pour l’élaboration du projet de loi de finances (PLF) 2026. Ce cadre budgétaire met l’accent sur une discipline renforcée et la prise en compte des vulnérabilités économiques, dans le prolongement de la Stratégie nationale de Développement (SND 2025-2029) et des recommandations de la Cour des Comptes à la suite d’un audit sur les exercices 2019-2024.

Selon les projections officielles, la croissance du PIB devrait atteindre 8 % en 2025, légèrement en deçà des prévisions initiales de 8,8 %, en raison d’un ralentissement de l’économie mondiale. Pour la période 2026-2028, le gouvernement table sur une croissance moyenne de 5,5 %, soutenue par le secteur primaire (+6,5 %) et le tertiaire (+6 %). L’inflation devrait se stabiliser à 2,4 % en 2025, selon le ministère.

Le document souligne toutefois que « les risques restent élevés », citant les tensions géopolitiques (Proche-Orient, Ukraine), la volatilité des prix du pétrole et les aléas climatiques. La question de la dette publique figure parmi les points critiques, avec des « emprunts bancaires non autorisés par le Parlement » nécessitant un « assainissement urgent ».

Le PLF 2026 s’articule autour de cinq axes majeurs. Le premier vise une politique fiscale « équitable et transparente », intégrant une évaluation ex ante obligatoire pour tout projet d’investissement supérieur à 500 millions FCFA. Le deuxième repose sur la rationalisation des dépenses via une budgétisation à base zéro, afin d’éviter toute reconduction automatique de crédits. Le troisième pilier concerne la gestion active de la dette et la mobilisation accrue des recettes, notamment celles issues des hydrocarbures.

Le quatrième axe porte sur l’intégration des enjeux environnementaux, avec l’annexion au PLF d’un « budget vert » aligné sur les Contributions déterminées au niveau national (CDN). Le cinquième axe met l’accent sur le renforcement du secteur privé par des investissements ciblés dans des secteurs à effet rapide (quick wins).

Les dépenses de personnel seront strictement encadrées, avec la centralisation des crédits salariaux des contractuels sous la catégorie 2, conformément aux règles de l’UEMOA. Pour être inscrits au Programme d’investissement public (PIP), les projets devront être accompagnés d’études de faisabilité détaillées.

Les conférences budgétaires se dérouleront du 25 août au 10 septembre 2025, avec une attention particulière sur les performances sectorielles et « l’intégration du genre dans les politiques publiques ». Par ailleurs, la future Déclaration sur les Risques budgétaires (DRB) devra chiffrer précisément les expositions, notamment climatiques, le ministère relevant que « les dispositifs de maîtrise sont encore modérés » et que des lacunes persistent dans la mitigation des chocs externes.

Les ministères sectoriels disposent jusqu’au 10 septembre 2025 pour transmettre leurs propositions, avant la présentation du texte à l’Assemblée nationale pour adoption.

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