La Chambre africaine de l’énergie (AEC) a inauguré, le 21 août 2025, un bureau international à Shanghai afin de renforcer la coopération entre l’Afrique et la Chine dans le domaine de l’énergie. Cette implantation vise à créer un pont stratégique entre les gouvernements, les entreprises africaines et les investisseurs chinois, dans un contexte où le continent fait face à un déficit de financement énergétique évalué entre 31 et 50 milliards de dollars.
Le bureau sera piloté par le Dr Bieni Da, représentant en chef de l’AEC en Chine. Sa mission consistera à faciliter la mobilisation de capitaux et à connecter les entreprises chinoises aux projets africains. « L’objectif est de permettre des investissements mutuellement avantageux et alignés sur les priorités de développement des deux continents », souligne l’organisation.
La Chine apparaît comme un partenaire clé. Ses entreprises, déjà fortement implantées en Afrique, multiplient les projets. La société Wing Wah conduit au Congo le projet Bango Kayo, estimé à 2 milliards de dollars. Celui-ci prévoit l’expansion d’un champ pétrolier conventionnel et l’installation de trois trains de production, dont la capacité atteindra 5 millions de m³ par jour en 2025. De son côté, la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) est engagée en Angola (bloc 24 en eaux profondes) et dans la construction de l’oléoduc East African Crude Oil Pipeline, reliant l’Ouganda et la Tanzanie. Elle détient également plusieurs blocs au Mozambique, en partenariat avec la Tanzania Petroleum Development Corporation. La China National Petroleum Corporation (CNPC) est impliquée dans le projet gazier Coral South FLNG au Mozambique, opérationnel depuis 2022, et a signé avec le Niger un contrat de 400 millions de dollars pour l’approvisionnement en brut.
Pour l’AEC, l’ouverture de ce bureau est un levier pour accélérer les investissements. « L’AEC souhaite voir davantage d’investissements chinois dans l’ensemble de la chaîne de valeur du pétrole et du gaz en Afrique, des projets en amont aux infrastructures en aval, en passant par la fabrication, l’énergie et la technologie », a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de l’organisation.
Selon lui, la Chine offre également des perspectives dans « l’intelligence artificielle, les véhicules électriques et les énergies renouvelables ».
Dans cette dynamique, l’AEC prévoit d’organiser à Shanghai des forums d’investissement de haut niveau, rassemblant responsables gouvernementaux, dirigeants africains et investisseurs chinois. Ces plateformes seront dédiées au dialogue, au partage d’expériences et à la création de partenariats. « L’Afrique et la Chine ont un objectif commun : éradiquer la pauvreté énergétique. Ce bureau est la preuve de notre volonté de laisser notre empreinte », a ajouté M. Ayuk.