mercredi, septembre 10, 2025

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137 milliards de dollars consacrés par les Banques multilatérales selon la BEI

Les banques multilatérales de développement (BMD) en 2024 ont consacré 137 milliards de dollars au financement climatique mondial, soit environ 84 700 milliards de FCFA. Ce niveau record représente une hausse de 10 % par rapport à 2023, confirmant le rôle central de ces institutions dans la mobilisation des ressources nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Le rapport conjoint publié par la Banque européenne d’investissement (BEI), en collaboration avec d’autres BMD dont la Banque africaine de développement (BAD), souligne que l’essentiel de ces financements a été orienté vers les économies à revenu faible et intermédiaire.

Selon les informations exploitées par Le Marché.finance, ces pays ont bénéficié de 85,1 milliards de dollars, soit 52 600 milliards de FCFA, marquant une progression de 14 % en un an. Le rapport note que ce financement climatique a plus que doublé en cinq ans, preuve d’un effort croissant pour soutenir les pays les plus exposés. Sur ce montant, 58,8 milliards de dollars (69 %) ont été alloués à l’atténuation du changement climatique, tandis que 26,3 milliards (31 %) ont ciblé l’adaptation, une dimension cruciale pour la résilience des économies vulnérables.

33 milliards de dollars en financements privés

Les financements privés mobilisés dans ces mêmes pays se sont élevés à 33 milliards de dollars, soit plus de 20 400 milliards de FCFA, illustrant l’effet catalyseur du soutien public des BMD. Pour les économies à revenu élevé, les financements climatiques des BMD ont atteint 51,5 milliards de dollars, dont 46,5 milliards (90 %) pour l’atténuation et seulement 5 milliards (10 %) pour l’adaptation. À cela s’ajoute une mobilisation record du secteur privé à hauteur de 101 milliards de dollars, soit environ 62 400 milliards de FCFA.

En tout, les BMD ont donc réussi à générer 134 milliards de dollars de financements privés pour l’action climatique en 2024, soit une augmentation de 33 % par rapport à l’année précédente. Ce résultat, salué par les partenaires, place ces institutions au cœur de la stratégie mondiale visant à atteindre l’objectif fixé lors de la COP29 à Bakou : 1 300 milliards de dollars par an de soutien climatique d’ici 2035, provenant de sources publiques et privées.

Accélération de la transformation en Afrique

Pour l’Afrique, ces annonces résonnent particulièrement. « L’Afrique accélère les actions qui transforment son potentiel vert en matière d’énergie, de solutions fondées sur la nature, d’innovation et de main-d’œuvre dynamique », a déclaré Anthony Nyong, directeur du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement. Il a rappelé que la BAD consacre plus de la moitié de son financement climatique à l’adaptation, afin « d’aider les pays africains à renforcer leur résilience, protéger leurs moyens de subsistance et assurer un avenir résilient au changement climatique ».

Les chiffres témoignent de cette orientation. Entre 2019 et 2024, la part de l’Afrique dans les financements climatiques mondiaux demeure marginale, mais les besoins sont considérables : l’écart annuel de financement climatique du continent est estimé à 160 milliards de dollars. La mobilisation des BMD constitue ainsi un levier essentiel pour combler ce déficit et soutenir les transitions énergétiques et agricoles africaines.

Le rapport 2024, préparé par la BEI avec la participation de la Banque mondiale, de la BERD, de la Banque asiatique de développement, de la Banque islamique de développement ou encore de la Nouvelle banque de développement, met également en avant l’importance de la transparence. Les BMD ont lancé une initiative de numérisation de leurs données climatiques afin de rendre les informations plus accessibles et exploitables par les gouvernements, investisseurs et citoyens.

À quelques mois de la COP30 prévue à Belém, au Brésil, ce bilan record constitue un signal fort. Les discussions devraient se concentrer sur le passage d’une logique d’aide à une logique d’investissement stratégique, notamment par la mise en place d’instruments tels que les obligations vertes ou le financement mixte. L’enjeu sera de garantir que les financements, publics comme privés, contribuent réellement à transformer les économies les plus vulnérables, tout en créant une main-d’œuvre verte sur le continent africain.

« Nous plaçons l’adaptation au changement climatique au cœur de notre effort. À la BAD, nous atteignons constamment nos objectifs annuels en matière de financement climatique, et nous démontrons que ces ressources changent concrètement la vie des populations », a insisté M. Nyong.

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