En août 2025, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 2,2 % en rythme annuel, selon les dernières données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Cette évolution traduit une inflation modérée, mais qui reste alimentée par certains postes sensibles pour les ménages.
Le principal moteur de la hausse demeure l’alimentation, avec une progression de 3,8 % des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées ». Ce poste, essentiel dans le panier de consommation, continue de peser sur le pouvoir d’achat. D’autres segments contribuent à la tendance : les services de restaurants et d’hébergement augmentent de 1,8 %, les biens d’ameublement et d’équipement ménager de 2,5 %, et le logement, eau, électricité et combustibles de 1,3 %.
Le secteur du transport enregistre une hausse de 1,7 %, reflet des coûts énergétiques et logistiques. Les prix des soins de santé progressent également de 1,8 %, confirmant leur tendance structurelle. Enfin, le poste « boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants » affiche une flambée de 7,5 %, la plus forte variation sectorielle du mois.
Inflation
L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et l’énergie, s’établit à +4,5 % en glissement annuel. Cet indicateur met en lumière des pressions plus durables et structurelles sur les prix, au-delà de la volatilité conjoncturelle.
Du côté de l’origine des biens, une divergence s’observe : les prix des produits locaux augmentent de 4,2 %, traduisant des tensions internes, tandis que les produits importés reculent de 1,8 % par rapport à août 2024. Cette baisse des importations contribue à limiter la hausse globale, en lien avec des ajustements sur certains marchés internationaux.
Par type de biens, l’évolution est tirée par les biens non durables, dont les prix progressent de 3,2 %, et par les services, en hausse de 1,6 %. Les biens durables affichent une progression plus modeste de 0,9 %, tandis que les semi-durables ne gagnent que 0,5 %. Cette structure confirme que l’inflation touche d’abord les consommations courantes, plus visibles dans les budgets des ménages.
Des atténuations sectorielles
Certains postes ont toutefois contribué à modérer l’inflation. Les prix des biens et services d’information et de communication reculent de 3,1 %, une tendance liée à la baisse continue des coûts technologiques et à l’intensité concurrentielle dans le secteur. De même, les soins personnels et biens divers reculent de 1,2 %, offrant un contrepoids partiel aux hausses enregistrées ailleurs.
Avec une progression globale de 2,2 %, l’inflation d’août reste contenue, mais la forte contribution des produits alimentaires et la hausse des prix locaux de 4,2 % rappellent la fragilité de la situation. L’écart entre inflation globale et inflation sous-jacente (4,5 %) met en évidence des tensions structurelles qui devraient rester au centre des préoccupations des autorités monétaires et budgétaires dans les prochains mois.