Sous la présidence du chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, le Forum Invest in Sénégal 2025 (Fii Sénégal) s’est ouvert ce mardi 7 octobre au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD). L’événement, placé sous le thème « Connecter les opportunités, bâtir l’avenir », marque une nouvelle étape dans la stratégie nationale de mobilisation de capitaux et d’attraction d’investissements productifs. Le gouvernement affiche un objectif ambitieux : dépasser les 10 000 milliards de francs CFA d’intentions d’investissement, soit près du double des engagements enregistrés lors de la première édition en 2023.
Dans un contexte mondial de recomposition économique et énergétique, le Sénégal cherche à consolider son image de pôle de stabilité et de confiance sur le continent. Pour le Président Bassirou Diomaye Faye, il ne s’agit plus seulement d’attirer les capitaux, mais d’ancrer durablement le pays dans les chaînes de valeur industrielles et technologiques africaines. « Le moment d’investir, c’est maintenant. Le lieu de transformer, c’est ici. La manière de réussir, c’est ensemble », a-t-il lancé en ouverture du forum, rappelant la vision du Plan Sénégal 2050 fondé sur la souveraineté économique, la transformation locale et la justice sociale.
Cette deuxième édition du Fii Sénégal intervient après une série de réformes structurelles jugées déterminantes pour l’environnement des affaires. Le gouvernement a adopté un nouveau code des investissements, simplifié les procédures administratives via la digitalisation intégrale, renforcé la sécurité juridique des investisseurs et engagé une refonte des principaux textes fiscaux et douaniers. Ces transformations, selon les autorités, visent à « améliorer la compétitivité du pays et à garantir la lisibilité du cadre réglementaire », deux conditions essentielles pour attirer des investisseurs internationaux sur le long terme.
Vitrine du Sénégal
Le forum se veut également une vitrine de la nouvelle politique industrielle du Sénégal. Outre les infrastructures, l’énergie et le numérique, le gouvernement mise sur la transformation agro-industrielle pour réduire la dépendance aux importations et créer de la valeur ajoutée locale. Le Président Faye a rappelé que les priorités économiques du pays s’articulent autour de quatre axes : le développement des énergies renouvelables, la montée en gamme du secteur minier et pétrochimique, l’émergence d’une économie bleue axée sur la pêche et l’aquaculture, et l’essor du numérique et de la fintech.
« Le Sénégal avance malgré la conjoncture internationale. Notre croissance est désormais portée par les secteurs productifs, appuyée par des réformes structurelles et une gouvernance rigoureuse des finances publiques », a souligné le chef de l’État. Cette stratégie s’appuie sur un cadre macroéconomique stabilisé, un budget assaini et un environnement d’investissement que les institutions financières régionales qualifient de « crédible et attractif ».
L’édition 2025 du Fii Sénégal réunit plus de 7 000 participants (investisseurs, représentants d’institutions financières, dirigeants d’entreprises et décideurs publics) contre 3 200 lors de la première édition. Pour Bacary Sega Bathily, directeur général de l’APIX, cette affluence traduit « la confiance renouvelée des acteurs économiques envers le Sénégal ». « FII Sénégal 2025 n’est pas un forum de plus. Cette deuxième édition incarne une vision forte, souveraine, audacieuse et pleinement assumée. Celle d’un Sénégal qui choisit l’innovation comme moteur, la transformation locale comme levier, la justice sociale comme boussole et la coopération équitable comme un principe cardinal. C’est le visage d’un Sénégal qui affirme haut et fort son ambition de devenir un pôle de stabilité, de confiance et de prospérité partagée », a indiqué M. Bathily. Ajoute-t-il « l’Afrique assume sa posture d’actrice majeure de son développement. Elle s’impose progressivement comme un marché stratégique à l’échelle mondiale. Forte de ses talents, de ses ressources et de sa jeunesse, elle est artisane de son destin. »
Le pays invité d’honneur, l’Arabie saoudite, incarne une ouverture stratégique. Le Président Bassirou Diomaye Faye a salué la coopération « fraternelle et confiante » avec Riyad, rappelant l’importance des quatre projets structurants financés par le Fonds saoudien de développement dans les domaines des infrastructures, de la mobilité urbaine, de l’eau potable et du désenclavement agricole.
Orientation vers des projets à fort impact économique
Les ambitions du forum s’appuient sur des perspectives chiffrées. Le gouvernement espère convertir les intentions d’investissement en engagements fermes grâce à un accompagnement renforcé via l’APIX, dont le guichet unique est désormais entièrement digitalisé. Des réformes fiscales et administratives sont en cours pour offrir plus de garanties aux investisseurs et favoriser la création de chaînes de valeur locales intégrées.
Pour le président Faye, l’enjeu n’est pas seulement d’attirer des capitaux étrangers, mais de les orienter vers des projets à fort impact économique et social. « Nous ne cherchons pas de simples investisseurs, mais des partenaires stratégiques capables de transférer des technologies, l’intégration des chaînes de valeur locales et les co-investissements avec les acteurs économiques sénégalais », a-t-il insisté. Ce dernier a souligné l’importance du New Deal technologique, évalué à 1,7 milliard de dollars, soit plus de 1 000 milliards de francs CFA, pour doter le pays d’infrastructures numériques souveraines et d’un écosystème d’innovation compétitif.
« Nous sommes disposés à vous accueillir et à faciliter votre installation et votre succès. Venez donc saisir les opportunités dans les secteurs stratégiques, à fort potentiel commercial et nouer des partenariats fréquents et mutuellement bénéfiques. Pour vos démarches d’installation, l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux de l’État APIX sera présente à vos côtés, pour vous accompagner via son guichet unique et la digitalisation complète de toute la procédure…Ensemble, investissons, produisons et transformons pour créer de la valeur ajoutée et de la richesse partagée », a conclu Bassirou Diomaye Faye.
À l’issue de ces deux jours de travaux, l’exécutif espère franchir une étape symbolique : dépasser la barre des 10 000 milliards de francs CFA d’intentions d’investissement, contre 6 300 milliards lors de la première édition en 2023.
