À Gandon, dans la région de Saint-Louis, les turbines sont en route pour transformer l’avenir énergétique du Sénégal. La centrale à cycle combiné de 220 MW, issue d’un Contrat d’Achat d’Énergie (CAE) signé le 4 août 2022 entre Senelec et Ndar Énergies, entre dans une phase cruciale de son déploiement. Estimé à 300 milliards de francs CFA, le projet est financé à 100 % par un consortium privé mené par AKSA Enerji (51 %), en partenariat avec ICONS-CSE-ELTON (34 %) et Senelec (15 %). Il constitue l’un des premiers leviers concrets de la valorisation du gaz naturel sénégalais issu du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
Selon le ministre l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop cette centrale fonctionnera exclusivement au gaz local, une avancée majeure pour réduire les coûts de production et alléger la facture d’électricité. Il a salué la capacité du partenaire à sécuriser les équipements malgré les tensions internationales sur le marché.
Le projet s’inscrit dans la stratégie énergétique à deux volets du gouvernement : des mesures immédiates pour baisser les tarifs annoncées par le Premier ministre, et des actions structurelles pour abaisser durablement le coût de l’énergie. La conversion progressive des centrales au fuel vers le gaz en est une pièce maîtresse.
« Si produire coûte moins cher, l’accès à l’électricité devient naturellement plus abordable », a expliqué Birame Souleye Diop, précisant que les effets de cette réforme devraient se faire sentir entre 2026 et 2027. La mise en service initiale de la centrale est prévue en 2026, avant son exploitation complète en cycle combiné début 2027, selon Moussa Sall, représentant de l’entreprise en charge du projet.
En attendant, le gouvernement annonce des baisses tarifaires progressives, fruit d’« efforts concertés » pour soulager les ménages les plus vulnérables.
