La 8e édition du Salon international des mines du Sénégal (SIM Sénégal) s’est ouverte ce mardi 4 novembre 2025 au Centre international de conférences Abdou Diouf et au Centre des expositions de Diamniadio, sous le thème « Ressources minérales, levier de souveraineté économique ». Organisé par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, en partenariat avec AME Trade, cet événement biennal, qui se poursuit jusqu’au 6 novembre, s’impose comme le principal rendez-vous du secteur extractif en Afrique de l’Ouest.
Le SIM Sénégal 2025 s’inscrit dans un contexte particulier, marqué par la mise en œuvre des nouvelles orientations du gouvernement issu de l’alternance démocratique de 2024. Pour les autorités, il s’agit de repositionner le secteur minier au cœur du projet national de transformation économique. « Le Sénégal a l’honneur d’organiser la huitième édition du salon international des mines, SIM Sénégal 2025. Ce rendez-vous biennal, désormais inscrit à l’agenda des grandes rencontres internationales du secteur extractif, confirme la place du Sénégal comme pôle régional d’expertise et d’innovation dans les industries minières », a déclaré le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, lors de la cérémonie d’ouverture.
Durant trois jours, le Sénégal accueille des experts, investisseurs, représentants d’institutions internationales et opérateurs venus d’Afrique, d’Europe et d’Asie. L’objectif est d’échanger sur les politiques publiques, les opportunités d’investissement et les innovations technologiques susceptibles de renforcer la contribution du secteur minier à la croissance durable. Le chef de l’État a rappelé que cette édition « s’inscrit dans un contexte politique renouvelé, marqué par une alternance apaisée et porteuse d’espoir ».
Bassirou Diomaye Faye a souligné que le secteur minier est désormais appelé à devenir un moteur de diversification, de stabilité et de prospérité, en s’appuyant sur les fondements du programme Sénégal 2050, qui consacre les ressources naturelles comme un pilier de la souveraineté économique et de la résilience sociale. « Il ne s’agit plus seulement d’extraire nos richesses, mais de leur faire parler le langage du progrès, de la connaissance et du bien-être collectif », a-t-il affirmé, ajoutant que « la souveraineté économique du Sénégal ne saurait se limiter à l’exportation de matières premières ».
Dans cette logique, le Président Faye a réitéré son ambition de faire du pays un acteur industriel majeur, capable de transformer localement ses minerais pour en tirer davantage de valeur ajoutée. « Nous voulons bâtir des industries de transformation robustes, capables de raffiner, de valoriser et d’intégrer nos minerais dans les chaînes de valeur nationales, africaines et mondiales », a-t-il déclaré. L’objectif est que chaque ressource (or, phosphate, zircon ou fer) contribue à « bâtir une économie robuste, génératrice d’emplois qualifiés et stimulante pour l’innovation ».
Le chef de l’État a insisté sur la redistribution équitable des revenus miniers au profit des populations locales, rappelant que « les ressources minières appartiennent au peuple ». Il a cité à cet égard les dispositifs prévus par le Code minier de 2016, notamment le Fonds d’appui au développement local et le Fonds de péréquation, destinés à renforcer les capacités des collectivités territoriales et à financer des projets communautaires.
L’inclusion sociale et la participation des femmes figurent également parmi les priorités. « La prise en compte des femmes dans les politiques minières constitue une exigence », a-t-il souligné, saluant l’intégration des projets d’autonomisation féminine dans les plans de développement local. Pour le président, « le développement local doit être un prolongement naturel de l’activité minière et non une conséquence ».
Abordant la question de la gouvernance, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé la volonté de l’État de faire du secteur minier un modèle de transparence et de responsabilité. « Chaque contrat, chaque investissement, chaque retombée doit être placé sous le sceau de la transparence, de la redevabilité et de la responsabilité », a-t-il martelé. Dans ce cadre, le gouvernement a engagé une révision du Code minier afin d’adapter la fiscalité aux réalités actuelles du secteur et de garantir une redistribution plus juste des revenus issus de l’exploitation. Cette réforme, selon lui, répond à « une exigence morale et républicaine ».
Le président a également rappelé que la durabilité environnementale et sociale constitue un pilier essentiel de la politique minière. « Le développement minier n’a de sens que s’il s’accompagne d’une conscience environnementale et d’une responsabilité sociale », a-t-il averti. Il a appelé les entreprises à se conformer strictement aux normes nationales et internationales en matière de protection de l’environnement, de santé, de sécurité au travail et de droits humains. « Aucune mine ne doit prospérer là où l’humain décline, et aucun projet ne doit se développer au détriment des générations futures », a-t-il insisté.
S’adressant directement aux opérateurs privés, Bassirou Diomaye Faye les a invité à adopter des pratiques responsables et à devenir de véritables partenaires du progrès. « Plus que jamais, les sociétés minières doivent devenir des partenaires du progrès, et non de simples exploitants de ressources », a-t-il déclaré, ajoutant que la réussite du secteur dépendra de « l’engagement éthique et du respect des lois de la République ».
Le SIM Sénégal 2025 se veut ainsi un espace de réflexion et de coopération autour d’un objectif commun : faire du potentiel minier sénégalais un moteur de développement inclusif et durable. Avec plus de 900 participants attendus, des sponsors internationaux et une centaine d’exposants, cette édition confirme la centralité du Sénégal dans le paysage minier ouest-africain. En conclusion, le président a indiqué qu’ils « veulent que le sol sénégalais cesse d’être seulement un gisement de ressources et devienne un trésor de compétences, de technologies et d’opportunités. »

