dimanche, décembre 21, 2025

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Ces raison qui poussent certaines Fintech implantées au Sénégal à délocaliser leurs activités vers la Côte d’Ivoire

Elhadji Malick Gueye, consultant international, analyse les raisons qui poussent plusieurs Fintechs implantées au Sénégal à délocaliser leurs activités vers la Côte d’Ivoire. Entre cadre réglementaire jugé plus dynamique et meilleure collaboration public-privé, Abidjan semble avoir pris une longueur d’avance. Pour lui, Dakar doit simplifier ses procédures, accélérer les agréments et moderniser la réglementation pour redevenir un hub attractif de l’innovation financière dans l’UEMOA.

Le délocalisation des activités de certaines Fintechs du Sénégal vers la Côte d’Ivoire est une réalité. Qu’est ce qui explique ce phénomène, selon vous ?

D’une part, l’environnement réglementaire y est perçu comme plus réactif, avec un meilleur accompagnement des porteurs de projets. D’autre part, la proximité physique avec le siège du secrétariat général de la BCEAO facilite les échanges et la compréhension des attentes régulatoires. Enfin, le climat de collaboration public-privé y est plus dynamique, offrant plus d’opportunités et de visibilité aux acteurs émergents.

Comment faire, à votre avis, de la Place de Dakar, un cadre propice à l’éclosion des Fintechs ?

 Il est important de simplifier les démarches administratives, notamment pour l’obtention des licences ; de renforcer le dialogue entre régulateurs, start-ups et institutions financières; enfin de mettre en place des mécanismes d’incitation, tels que des fonds d’amorçage, des avantages fiscaux ciblés, ou encore des zones d’expérimentation (sandboxes) bien encadrées.

Quelles sont aujourd’hui les réformes qui s’imposent pour booster l’écosystème des Fintechs au Sénégal et surtout dans l’UEMOA ?

Parmi ces réformes, il y a la modernisation du cadre réglementaire. En effet, l’écosystème des Fintech évolue plus vite que la régulation. Il est donc crucial de mettre à jour les textes encadrant les Établissements de Paiement et Émetteurs de Monnaie Électronique ; d’introduire une régulation proportionnée pour encourager l’innovation tout en assurant la stabilité et enfin de clarifier le statut juridique des nouvelles activités (BNPL, crypto, open banking, etc.).

L’autre réforme, c’est la création d’un bac à sable réglementaire (sandbox). Ce dispositif permet aux Fintechs de tester des produits innovants dans un cadre sécurisé, en dialogue avec le régulateur (comme cela se fait déjà au Nigeria ou au Ghana). Dans cette même dynamique, il faut accélérer les délais d’agrément. Les processus d’obtention de licences sont longs et imprévisibles. Des délais plus clairs et réduits renforceraient la confiance des investisseurs et opérateurs. A cela, s’ajoute l’interopérabilité et l’accès aux infrastructures. Il s’agit de favoriser l’ouverture des API bancaires (open banking) et l’interopérabilité des services entre Fintechs et banques pour un écosystème plus fluide. Les autres réformes portent sur le financement et l’accompagnement des start-ups. Il consiste à développer des fonds publics/privés dédiés aux Fintechs et à encourager les incubateurs et les partenariats avec les institutions financières.

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