Le Directeur général du cabinet Neo Finance, Alpha Bayla Guèye, intermédiaire en opération bancaire, vante les opportunités de la plateforme interopérable du système de paiement instantané de la BCEAO qui, à son avis, est un choix très structurant pour la communauté. Au titre de la contribution des institutions de crédit à l’économie nationale, il appelle à travailler à un meilleur contrôle et une meilleure ventilation de l’Epargne intérieure.
La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ambitionne de lancer la Plateforme interopérable du système de paiement instantané (PI‑SPI) le 30 septembre 2025. Contrairement aux acteurs qui s’inquiètent sur les conséquences de cette innovation technologique sur l’écosystème, le Directeur général du cabinet Neo Finance, spécialiste de l’intermédiation en opération bancaire, Alpha Bayla Guèye, estime que la mise en place de cette infrastructure de paiement instantané interopérable, disponible 24/24 et 7/7, capable de traiter tous les cas d’usage, quel que soit le type de compte, est un choix très structurant pour la communauté.
Il explique qu’avec un écosystème constitué de près de 160 banques à réseau, 500 structures de microfinance, 200 FINTECH, près de 200 millions de comptes de Monnaie électronique, etc., l’interopérabilité entraînera des conséquences positives et durables sur nos économies.
Il est attendu, selon lui, notamment une accélération des transactions financières qui va forcément impacter nos PIB et entraîner une baisse drastique du risque opérationnel avec la réduction de la circulation du cash et des gains de productivité inestimable pour tous les acteurs.
M. Guèye explique qu’avec les progrès technologiques, le paysage des solutions numériques a subi une transformation majeure et ressemble désormais à une toile d’araignée d’outils variés qui répondent aux différents besoins du marché. « Les Autorités de tutelle l’ont compris en lançant ce projet d’envergure. Cette plateforme est un creuset d’opportunités pour les FINTECH qui sauront développer des solutions en conformité avec les exigences réglementaires. De même, avec la faiblesse du taux de bancarisation, surtout en zones rurales, l’interopérabilité constituera, à coup sûr, un puissant moteur d’inclusion financière. Il faudra tout de même veiller à assurer une bonne couverture mobile et internet », soutient le DG de Neo Finance.
Au titre du relèvement capital social des banques qui passera de 10 milliards à 20 milliards de FCFA en 2027, Alpha Bayla Guèye estime que cette hausse est une étape importante d’un processus de densification que le régulateur avait enclenché depuis plusieurs années. Il explique qu’en 2007 déjà, le capital était passé d’un (1) à dix (10) milliards de FCFA. « C’est une excellente décision de fortifier les fonds propres des banques de manière continue car, au-delà de la résilience recherchée, elle procure plus de profondeur de marchés dans la capacité de celles-ci à financer nos économies », analyse-t-il.
D’après lui, la remontée de capitaux présente également l’avantage de pouvoir financer des projets importants à travers le mécanisme de syndication qui, du reste, constitue un maillon faible dans le financement de nos économies. Quant à la mise en conformité des banques avant le délai requis, il rappelle que les Banques agréées avant le 1er janvier 2024, date d’entrée en vigueur de la décision, disposaient d’un délai de trois (3) ans pour se conformer au nouveau seuil. Elles avaient, d’ailleurs, l’obligation de transmettre un plan de mise en conformité au Ministre chargé des Finances, à la Commission bancaire et à la BCEAO au plus tard le 1er juillet 2024. « La plupart des banques de la sous-région sont adossées à de grands groupes. Je suis, donc, rassuré quant au respect du plan d’abondement à date », fait-il savoir.
