Dans un monde marqué par l’incertitude et la volatilité, les banques centrales rivalisent d’ingéniosité pour soutenir l’activité économique et maintenir la stabilité des marchés. Parmi les instruments privilégiés figurant en bonne place, la baisse des taux directeurs occupe une place de choix, elle consiste à abaisser le coût du crédit pour les banques commerciales, dans l’objectif de relancer l’octroi de prêts aux particuliers et entreprises. Cependant, cette politique expansive soulève des questions légitimes quant à son impact sur l’inflation.

Si l’abaissement des taux directeurs peut sembler une solution miracle pour booster la croissance et renforcer la liquidité des marchés, force est de reconnaître qu’il existe un revers à cette médaille. Ce phénomène peut paradoxalement favoriser l’apparition de pressions inflationnistes, menaçant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs et l’équilibre des marchés financiers.

La relation entre les taux directeurs et l’inflation est complexe et varie selon les contextes économiques. Toutefois, dans certains cas, une diminution des taux peut effectivement contribuer à accélérer l’inflation, en rendant le crédit moins cher et en augmentant la demande globale. Or, si l’inflation devient trop forte, elle peut impacter négativement le pouvoir d’achat des consommateurs, fragilisant leur capacité à financer leurs dépenses courantes.

La Banque centrale européenne (BCE) a progressivement abaissé ses taux depuis 2019, atteignant désormais des niveaux historiquement bas. Si cette politique visait initialement à contrer les risques de déflation, on observe néanmoins une certaine pression inflationniste dans certains secteurs, tel que l’immobilier. Au Japon, où les taux sont négatifs depuis 2016, la Banque du Japon peine toujours à atteindre son objectif d’inflation de 2%. Ces exemples illustrent les limites de l’utilisation massive de la baisse des taux directeurs pour dynamiser l’économie.

Il convient donc de surveiller attentivement l’évolution de l’inflation lorsqu’une banque centrale opte pour une baisse des taux. Une vigilance accrue doit être accordée au maintien d’un équilibre subtil entre la relance économique et la protection du pouvoir d’achat des consommateurs. Seul un pilotage rigoureux et adapté de la politique monétaire permettra de concilier ces deux objectifs contradictoires et de préserver la stabilité économique à long terme.

Plusieurs banques centrales ont procédé à des modifications de leurs taux directeurs. On peut mentionner :

Réserve Bank of Australia (RBA) : baisse de 50 points en février 2023
Banque du Canada : hausse surprise de 25 points en mars 2023
Banque Nationale Suisse (BNS) : statu quo (-0.75%) depuis janvier 2023
Federal Reserve américaine (FED): séries de hausses graduelle (jusqu’à fin 2023)

Par Darly NGUEMA, Etudiante en master 2 Finance Audit et Pilotage de la performance

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