Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé un financement de 30,25 millions de dollars, soit environ 18,3 milliards de francs CFA, pour soutenir un programme de résilience climatique du secteur agricole au Bénin. L’initiative vise à protéger 150 000 petits agriculteurs, notamment dans les départements d’Alibori et d’Atakora, confrontés à la double pression des chocs climatiques et de l’instabilité régionale.

Dans un pays où 70 % de la population active dépend de l’agriculture, les sécheresses, inondations et déplacements de populations accentuent l’insécurité alimentaire. Dans le nord, un agriculteur sur quatre souffre d’insécurité alimentaire, un taux largement supérieur à la moyenne nationale. Selon les projections, la production de coton pourrait chuter de 22 %, celle de maïs de 6,3 %, générant des pertes économiques évaluées à 201 milliards FCFA.

« Cet investissement représente notre engagement à renforcer la résilience climatique du secteur agricole béninois tout en répondant aux besoins urgents des communautés agricoles vulnérables », a déclaré Robert Masumbuko, représentant pays de la Banque africaine de développement au Bénin. Le projet introduit des outils de gestion des risques climatiques, tels qu’une assurance souveraine contre les sécheresses et inondations via la Mutuelle panafricaine de gestion des risques, et une micro-assurance pour les petits exploitants.

L’initiative soutient également la stratégie nationale béninoise de mise en place d’un système d’assurance agricole, dont la phase pilote est gérée par le Fonds national pour le développement agricole (FNDA). En facilitant l’accès au crédit à travers l’amélioration du profil de risque des agriculteurs, le programme doit stimuler les investissements dans le secteur rural.

Des systèmes d’alerte précoce, des équipements agrométéorologiques, ainsi que la promotion de pratiques agricoles intelligentes face au climat renforceront la capacité d’anticipation et d’adaptation des exploitants. Le projet vise une participation de 30 % de jeunes et 30 % de femmes parmi les bénéficiaires directs. Une composante spécifique porte sur la cohésion sociale, avec un appui à l’intégration pacifique des populations déplacées dans les zones d’accueil.

Le financement est structuré autour de plusieurs guichets : 20 millions de dollars issus de la Facilité d’appui à la transition, 5 millions du Fonds africain de développement, 3 millions du fonds fiduciaire ADRiFi, et 2,44 millions de contrepartie nationale.

Le programme s’inscrit dans le Plan national de développement 2018-2025 et le Plan national d’adaptation 2022-2027 du Bénin. Il bénéficie de partenariats avec le PAM, la Banque mondiale, la coopération suisse et la coopération luxembourgeoise, en soutien à une stratégie agricole résiliente et inclusive.

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