Le Cap Vert franchit une nouvelle étape dans la modernisation de son administration avec l’appui du Groupe de la Banque africaine de développement. Réuni le 1ᵉʳ décembre 2025, le Conseil d’administration de l’institution a approuvé un financement de 17,71 millions d’euros destiné à la deuxième phase du Programme de gouvernance électronique et de réforme de la gestion des finances publiques. L’objectif, rappelle Abdoulaye Coulibaly, directeur du Département de la gouvernance économique de la Banque, est clair : « le but de cet appui budgétaire, après celui de l’année dernière, est de stimuler la croissance économique grâce à la numérisation et à la compétitivité du secteur privé, tout en faisant progresser les réformes de la gouvernance électronique afin de moderniser l’administration publique et d’assainir les finances publiques ».
Dans cette deuxième phase, le programme consolide les réformes numériques engagées pour améliorer la compétitivité du secteur privé. La transformation digitale s’étendra désormais au système judiciaire à travers l’e-Justice, tandis qu’un appel à propositions visera à attirer des opérateurs privés dans le parc technologique, avec un dispositif d’accueil dédié aux « nomades numériques » et aux entreprises technologiques à fort potentiel.
La dimension budgétaire demeure au cœur du dispositif. Le programme soutient l’approfondissement de l’assainissement des finances publiques et le renforcement de la transparence dans la gestion des ressources. Le gouvernement élaborera et publiera un plan d’action pour réduire les dépenses fiscales et intégrera, dès le budget 2026, l’ensemble des estimations annuelles liées aux dépenses fiscales, une mesure considérée comme un pilier essentiel de la transparence budgétaire.
La Banque africaine de développement capitalise aussi sur les réformes déjà engagées avec l’appui aux nouvelles méthodologies de passation de marchés et la préparation d’un exercice d’évaluation des dépenses publiques et de la responsabilité financière prévu au premier trimestre 2026. Ces actions s’inscrivent dans la logique de consolidation des systèmes de gouvernance publique, dans un pays qui cherche à améliorer durablement l’efficacité de son administration. Les principaux bénéficiaires incluent le ministère de l’Économie numérique, la Banque centrale du Cabo Verde, l’Institut pour l’égalité de genre, la Direction des recettes de l’État et l’Autorité de régulation des marchés publics, confirmant l’orientation transversale d’un programme au cœur de la transformation institutionnelle du pays.


