mardi, décembre 23, 2025

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CEDEAO : Des experts et décideurs plaident pour un espace inclusif

Réunis à Dakar le 20 décembre 2025, experts, responsables politiques et acteurs de la société civile ont relancé le débat sur l’avenir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans un contexte régional marqué par de profondes recompositions géopolitiques. À l’initiative du Millenium African Institute, Nations et Démocratie (MAI), une table ronde de haut niveau s’est tenue autour du thème « CEDEAO+ : Nouvel espace ouest-africain – Réintégration de la Mauritanie et adhésion du Maroc ».

Cette rencontre intervient alors que la CEDEAO fait face à des défis majeurs, notamment après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, et l’émergence de nouvelles dynamiques d’intégration en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Les échanges ont porté sur les enjeux politiques, économiques, culturels et sécuritaires liés à un éventuel élargissement de l’organisation, à travers la réintégration de la Mauritanie, ancien membre fondateur, et la demande d’adhésion du Royaume du Maroc, formulée depuis 2017.

Les participants ont souligné la nécessité de repenser la gouvernance et les orientations stratégiques de la CEDEAO afin de la rendre « plus inclusive, plus efficace et mieux adaptée aux réalités géopolitiques actuelles ». Les débats ont également intégré une réflexion sur un cadre rénové d’intégration régionale tenant compte de la position du bloc de l’Alliance des États du Sahel (AES).

S’appuyant sur un rapport de réflexion présenté lors de la table ronde, le Millenium African Institute a mis en avant le concept de « CEDEAO+ ». Cette approche vise à élargir l’espace communautaire à des États candidats ou partenaires, tout en « préservant leur souveraineté et leurs spécificités ». Dans cette perspective, la proposition de création d’une CEDEMOA, la Communauté économique et de développement des États du Maroc, de la Mauritanie et ouest-africains, a été évoquée comme une piste pour renforcer les synergies entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.

Les discussions ont également mis en lumière le rôle stratégique de la Mauritanie, présentée comme un trait d’union géographique et économique entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Cette position pourrait être déterminante pour des projets structurants, notamment le pipeline Nigeria–Maroc, susceptible de renforcer l’intégration énergétique régionale.

Sur le plan économique, les intervenants ont estimé que l’adhésion du Maroc à la CEDEAO offrirait un accès à un marché régional de plus de 380 millions de consommateurs, tout en favorisant la diversification des partenariats commerciaux et le renforcement de la diplomatie économique Sud-Sud. Pour les États ouest-africains, cette dynamique pourrait se traduire par un transfert d’expertise marocaine dans des secteurs clés tels que les finances, les télécommunications et les infrastructures, ainsi que par une stimulation des échanges intra-régionaux et un renforcement de la stabilité régionale.

La table ronde a réuni des personnalités de premier plan, dont l’ancien Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo, l’ancien ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, l’ancienne parlementaire Marietou Dieng, ainsi que des diplomates, économistes, élus locaux et journalistes. À l’issue des travaux, les participants ont appelé à la poursuite des concertations régionales, à une implication accrue de la jeunesse et de la société civile, et à l’élaboration de recommandations concrètes pour une intégration régionale « plus dynamique et solidaire ». Un rapport de synthèse des échanges est annoncé dans les prochains jours.

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