mardi, août 19, 2025

Derniers articles

Articles connexes

Classement 2025 : le Cap-Vert bascule dans la catégorie des pays à revenu élevé

La Banque mondiale a actualisé, le 1er juillet 2025, sa classification annuelle des pays selon le revenu national brut (RNB) par habitant. Basée sur les données de 2024 et la méthode dite « Atlas », cette catégorisation distingue quatre groupes : faible revenu (≤ 1 135 USD), revenu intermédiaire inférieur (1 136 à 4 495 USD), revenu intermédiaire supérieur (4 496 à 13 935 USD), et revenu élevé (≥ 13 936 USD). Le passage d’une catégorie à une autre reflète à la fois l’évolution du RNB nominal et l’effet des taux de change et de l’inflation mondiale.

L’édition 2025-2026 confirme l’ascension économique de plusieurs pays, dont le Cap-Vert, désormais classé dans le groupe des pays à revenu élevé. Cette évolution est majeure pour l’archipel lusophone, qui appartenait jusqu’à présent à la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur. Le Cap-Vert devient ainsi l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne à franchir ce seuil symbolique, aux côtés de pays comme les Seychelles ou l’île Maurice.

Selon les données de la Banque mondiale, ce reclassement s’explique par une augmentation continue du RNB par habitant, alimentée par la croissance du tourisme, la stabilité macroéconomique, et une bonne gestion de la dette. Ce progrès est également lié à la revalorisation du taux de change de l’escudo capverdien par rapport au dollar américain et à un contrôle efficace de l’inflation.

« Le Cap-Vert a franchi le seuil de 13 935 dollars de RNB par habitant, le plaçant dans le groupe des économies à revenu élevé », note la Banque mondiale. Cette performance contraste avec la situation de la majorité des pays africains, qui demeurent dans les catégories inférieures. À titre de comparaison, le Sénégal reste classé comme pays à revenu intermédiaire inférieur, avec un RNB par habitant inférieur à 4 500 USD.

Ce reclassement n’est toutefois pas sans conséquences. Le passage au statut de pays à revenu élevé peut entraîner une réduction progressive de l’accès aux financements concessionnels, notamment ceux de l’Association internationale de développement (IDA). Il marque aussi un tournant dans la manière dont les partenaires techniques et financiers traitent la coopération avec ces pays.

D’un point de vue structurel, cette transition rappelle que la classification ne reflète pas nécessairement une prospérité généralisée. De fortes disparités régionales ou sociales peuvent subsister malgré une amélioration moyenne du revenu par habitant. Le Cap-Vert reste ainsi confronté à des défis majeurs : insularité, vulnérabilité aux chocs climatiques, et dépendance à l’extérieur.

Cette mise à jour montre également que peu de pays connaissent des changements de catégorie chaque année. Outre le Cap-Vert, d’autres évolutions notables incluent l’entrée de la Russie, de la Bulgarie et de Palau dans la catégorie des pays à revenu élevé, ainsi que l’amélioration du statut de l’Algérie, de l’Ukraine, de la Mongolie et de l’Iran, désormais classés à revenu intermédiaire supérieur.

En revanche, la Cisjordanie et Gaza ont été rétrogradées en revenu intermédiaire inférieur, après une contraction de 9,2 % de leur RNB par habitant en 2023, sur fond d’instabilité sécuritaire.

La Banque mondiale rappelle que « le système de classification est un outil analytique et non une mesure absolue de développement », insistant sur la nécessité de considérer également les indicateurs sociaux, la durabilité, ou encore l’inclusion.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires