vendredi, décembre 5, 2025

Derniers articles

Articles connexes

Dette mondiale : le nouveau rapport de la Banque mondiale met en lumière un risque accru pour les économies émergentes

La Banque mondiale met en garde contre une aggravation des vulnérabilités financières des pays en développement dans son nouveau Rapport sur la Dette Internationale. Selon le document, les États à revenu faible et intermédiaire continuent de faire face à « un environnement financier mondial marqué par la hausse des taux d’intérêt, la contraction des marges budgétaires et une augmentation du coût de l’endettement ». Le rapport souligne que la combinaison de taux élevés, de chocs économiques persistants et de besoins de financement croissants accroît la pression sur des économies déjà fragilisées.

Le communiqué rappelle que la dette extérieure totale des pays en développement poursuit sa progression, alimentée par des besoins accrus de financement public et par le recours à des emprunts plus coûteux. La Banque mondiale note que « les pays les plus pauvres sont ceux qui supportent les conditions d’emprunt les plus difficiles », en raison d’un accès limité aux marchés internationaux et d’une dépendance accrue vis-à-vis des créanciers multilatéraux et bilatéraux.

L’emprunt non concessionnel connaît ainsi une progression soutenue. Le rapport indique que les pays à faible revenu voient leur structure d’endettement évoluer vers « des financements plus risqués et plus onéreux », alors que la dette multilatérale reste stable mais insuffisante pour répondre aux besoins de liquidités. La Banque mondiale souligne que cette dynamique peut « entraîner une augmentation rapide du service de la dette », lequel absorbe déjà une part importante des recettes publiques dans plusieurs États.

La volatilité des flux privés constitue un autre risque majeur. Le rapport précise que « les flux de capitaux privés ont fortement reculé », réduisant la capacité de nombreux pays à refinancer leurs engagements ou à financer leurs investissements productifs. Pour plusieurs économies émergentes, la Banque mondiale observe une diminution significative des émissions obligataires sur les marchés internationaux, conséquence directe de la hausse des coûts d’emprunt et du durcissement des conditions financières globales.

La Banque mondiale appelle également à une plus grande transparence dans la gestion de la dette. Le communiqué insiste sur la nécessité de « publier des données complètes, à jour et accessibles sur les engagements publics », un facteur considéré comme essentiel pour renforcer la confiance des investisseurs et améliorer la gouvernance financière. L’institution encourage par ailleurs les pays à adopter des stratégies d’endettement à moyen terme « cohérentes, réalistes et alignées sur les priorités nationales ».

Enfin, l’institution internationale exhorte les partenaires financiers à renforcer les mécanismes de restructuration de la dette pour les pays les plus vulnérables. La Banque mondiale estime que des progrès restent nécessaires pour « accélérer les processus de restructuration, réduire les délais et assurer une participation équitable de l’ensemble des créanciers ».

Pour la Banque mondiale, sans réformes structurelles coordonnées et sans appui accru de la communauté internationale, les pays en développement risquent de faire face à « une crise prolongée de solvabilité et de liquidité ». Le rapport appelle à une action collective urgente afin de préserver la stabilité macroéconomique mondiale et de permettre aux pays les plus fragiles de retrouver une trajectoire soutenable.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires