Le Dr George Elombi a officiellement pris ses fonctions le 26 octobre 2025 au Caire en tant que quatrième président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque africaine d’import-export. Il succède au professeur Benedict Oramah, après une cérémonie solennelle présidée par Wale Edun, ministre des Finances du Nigeria et président de l’Assemblée générale annuelle des actionnaires. Plus de 2 000 invités, dont des chefs d’État, d’anciens dirigeants, des responsables d’institutions financières africaines et caribéennes ainsi que des entrepreneurs, ont assisté à la cérémonie.
Dans son discours inaugural, Dr Elombi a exprimé sa volonté de « perpétuer l’héritage de la Banque, d’approfondir son impact et de renforcer les partenariats » afin de « bâtir une Afrique qui commerce avec elle-même et prospère à ses propres conditions ». Il a estimé que « la structure du commerce mondial reste défavorable à l’Afrique » car le continent « dépend encore trop de l’exportation de produits de base ». « Notre mission est de transformer cette structure. Pour changer la structure, nous devons transformer. Nous devons produire. Si nous ne produisons pas, nous ne pouvons pas commercer », a-t-il insisté.
Le nouveau président a annoncé que, sur un horizon de cinq à dix ans, Afreximbank concentrera ses efforts sur les secteurs capables de générer « l’impact le plus significatif et le plus durable sur le commerce et le bien-être de l’Afrique ». Cette stratégie passera par la promotion de la transformation des minéraux, afin de « freiner l’exportation du potentiel brut ». « Afreximbank créera un nouveau guichet de financement à fort impact, spécifiquement pour les projets qui transforment les minéraux bruts en produits semi-finis ou finis », a-t-il déclaré.
Dr Elombi a aussi promis un programme stratégique de développement des minéraux, qui couvrira « l’ensemble des chaînes de valeur, de l’extraction et du raffinage à la transformation des composants finis », dans le but de « capter davantage de valeur sur le continent et créer des emplois hautement qualifiés ».
Le président d’Afreximbank a par ailleurs affirmé que la Banque donnerait la priorité à « l’approfondissement du commerce intra-africain et à l’intégration régionale », estimant que « le succès de la création de valeur dépendra de la capacité à sécuriser les marchés pour les biens produits ». Il a ajouté : « Nous intensifierons nos efforts pour faire tomber les barrières commerciales, renforcer les infrastructures transfrontalières et favoriser la circulation harmonieuse des biens, des services, des personnes et des capitaux à travers notre continent. »
Afreximbank continuera de jouer un rôle de catalyseur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en soutenant les initiatives engagées depuis une décennie et en introduisant de nouvelles interventions pour « accélérer les progrès ». Le Dr Elombi a également évoqué d’autres priorités, notamment la mobilisation du capital africain à l’échelle mondiale, le développement des infrastructures commerciales, et l’usage des technologies numériques, incluant « l’exploration d’une monnaie numérique panafricaine » pour renforcer l’intégration financière.
Il a réaffirmé la nécessité de maintenir la solidité financière de la Banque : « Seule une institution forte et bien capitalisée peut mener les interventions nécessaires à la transformation du commerce et du développement en Afrique. » Il a aussi appelé à multiplier les partenariats stratégiques avec les institutions de développement et à renforcer la coopération interinstitutionnelle : « Le progrès de l’Afrique dépend non seulement de la solidité des institutions individuelles, mais aussi de la collaboration entre elles. »
Enfin, Dr Elombi a réagi aux critiques visant certaines institutions africaines multilatérales : « Ces attaques ne viennent pas parce que nous échouons, mais parce que nous réussissons. » Il a rappelé que le statut de créancier privilégié d’Afreximbank « n’a pas été accordé par bienveillance », mais inscrit dans le traité fondateur signé par tous les États membres.
La cérémonie a été marquée par les interventions de plusieurs personnalités, dont Hassan Abdalla, gouverneur de la Banque centrale d’Égypte, Louis-Paul Motazé, ministre des Finances du Cameroun, Aliko Dangote, fondateur du groupe Dangote, Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, et le Dr Terrance Drew, Premier ministre de Saint-Kitts-et-Nevis.

