Analyste risques crédit senior et spécialiste de la Microfinance, El Hadji Fall relève le rôle essentiel des SFD dans le financement de l’économie nationale. Toutefois, il estime qu’il reste des marges d’amélioration pour renforcer son impact. L’un des défis à relever, selon lui, est l’élargissement de la couverture géographique car beaucoup de zones rurales demeurent sous-desservies.
Un des acteurs avertis du secteur, El Hadji Fall, analyste risques crédit Senior, note que la microfinance au Sénégal est un pilier fondamental pour l’inclusion financière. Elle permet à des populations autrefois exclues du système bancaire traditionnel d’accéder à des crédits et à des services financiers adaptés. « Ce secteur contribue non seulement à l’autonomisation des femmes, souvent actrices majeures dans les micro-entreprises, mais aussi au développement des activités agricoles et commerciales dans les zones rurales. Toutefois, bien que sa contribution à l’économie nationale soit indéniable, il reste des marges d’amélioration pour renforcer son impact. Par exemple, la pénétration du marché pourrait être élargie en ciblant davantage les zones enclavées et en réduisant les coûts opérationnels », plaide M. Fall.
Au titre des défis, l’analyste de crédit cite l’élargissement de la couverture géographique. Selon lui, beaucoup de zones rurales demeurent sous-desservies. Il estime qu’une meilleure pénétration dans ces régions permettrait d’inclure davantage de personnes.
L’autre défi est relatif à l’éducation financière. A ce titre, il explique qu’une large partie des bénéficiaires manque de connaissances financières de base. C’est pourquoi, il appelle les IMF à intensifier leurs formations pour permettre aux clients d’utiliser leurs services de manière plus efficace.
M. Fall mentionne d’autres défis comme la maîtrise des coûts. En effet, les coûts élevés des services de microfinance limitent l’accès pour de nombreux bénéficiaires potentiels. La digitalisation pourrait offrir une solution pour réduire ces frais. Pour le renforcement des capacités internes, la formation du personnel des IMF aux outils modernes et aux techniques de gestion des risques serait un atout pour leur développement.
Pour le défi lié à l’innovation produit, il consiste à adapter les produits financiers pour répondre aux besoins spécifiques des différentes couches de la population. « En levant ces obstacles, les IMF pourraient décupler leur impact sur l’économie nationale et promouvoir une inclusion financière plus large et équitable », souligne l’analyste de crédit.
Sur la question de la digitalisation, il estime que la digitalisation est une révolution qui offre des opportunités uniques aux IMF. Pour en tirer le meilleur parti, les IMF pourraient adopter les solutions mobiles, exploiter les données clients, automatiser les processus et créer des plateformes éducatives en sensibilisant les clients à l’utilisation des outils numériques. « Les IMF qui embrassent la digitalisation non seulement améliorent leur efficacité opérationnelle, mais renforcent également leur pertinence dans un monde de plus en plus connecté », indique El Hadji Fall, analyste risques crédit Senior.