vendredi, décembre 19, 2025

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Financements en Afrique : Le président de la BOAD Serge Ékué appelle à un changement de paradigme

À Londres, lors de l’Africa Private Capital Mobilization Day, le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekue, a appelé à un changement de paradigme dans le financement du développement africain, en plaçant l’épargne locale au cœur de la stratégie de croissance. Selon lui, « l’épargne locale doit devenir le moteur principal du financement de notre développement », dans un contexte où le continent demeure marginal sur les marchés financiers internationaux.

L’enjeu est d’autant plus pressant que l’Afrique ne représente encore que 0,3 % des émissions mondiales d’obligations d’entreprises. Pour Serge Ekue, cette faiblesse traduit la nécessité de transformer en profondeur les marchés de capitaux africains afin de les rendre « plus liquides, moins fragmentés et plus attractifs pour les investisseurs institutionnels locaux ». L’objectif affiché est clair : capter et canaliser le capital domestique vers des projets structurants, capables de soutenir durablement la croissance.

Au cœur de cette stratégie figure l’innovation financière, notamment à travers la titrisation. Le président de la BOAD a cité le lancement récent d’une plateforme multi-pays développée avec BII et IFC, visant à transformer des actifs tels que l’énergie ou le logement en produits d’investissement répondant aux standards des investisseurs institutionnels. Cette approche doit permettre de convertir des besoins d’infrastructures en opportunités financières crédibles et bancables.

La question du risque constitue un autre levier central. Serge Ekue a insisté sur le rôle du « blended finance », estimant que les garanties ne relèvent pas d’un simple mécanisme de confort, mais constituent « un catalyseur indispensable » pour aligner les projets africains avec les mandats des fonds de pension et autres investisseurs de long terme. L’enjeu est d’abaisser la perception du risque afin de libérer des volumes significatifs de capitaux locaux.

La standardisation des outils et des processus apparaît également comme une condition clé pour accélérer la mobilisation des financements. La Plateforme panafricaine de garantie et la Plateforme digitale de cofinancement ont été présentées comme des instruments structurants destinés à réduire les coûts de transaction, harmoniser les pratiques et fluidifier la coopération entre acteurs financiers sur le continent.

Au-delà des instruments, le président de la BOAD a plaidé pour des alliances stratégiques à large échelle. Il a notamment évoqué la perspective d’un consortium associant le Royaume-Uni, le Moyen-Orient et l’Afrique, combinant expertise technique, capacités financières importantes et opportunités de croissance locale. Une telle configuration permettrait, selon lui, de franchir un cap dans la structuration des financements.

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