lundi, novembre 3, 2025

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Importations en hausse et déficit commercial maîtrisé : l’UEMOA consolide sa stabilité extérieure

Le commerce extérieur de l’UEMOA en 2024 s’est inscrit dans un contexte mondial de reprise modérée des échanges et de tensions sur les coûts logistiques. D’après le Rapport sur le commerce extérieur de l’UEMOA, édition 2024, la valeur totale des importations a atteint près de 32 000 milliards de FCFA, en hausse d’environ 6 % par rapport à 2023. Cette progression résulte de l’augmentation des importations de biens intermédiaires, de produits alimentaires et d’équipements industriels.

Le rapport indique que « la reprise de l’activité économique dans la zone a stimulé la demande d’intrants et de biens de consommation ». Le Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali concentrent à eux trois plus de 50 % des importations régionales, tirées par les besoins en hydrocarbures, en produits alimentaires et en machines industrielles. La facture pétrolière, bien qu’en légère baisse en volume, demeure élevée en valeur en raison des fluctuations du baril.

Les principaux fournisseurs de l’Union sont la Chine, qui représente environ 25 % des importations, suivie de l’Union européenne (23 %) et de l’Inde (9 %). Cette structure illustre la dépendance persistante de l’UEMOA à l’égard des marchés extérieurs pour ses approvisionnements stratégiques. Toutefois, les importations intra-UEMOA progressent, notamment en produits manufacturés, ce qui traduit « un début d’intégration commerciale effective entre les pays membres ».

Malgré la hausse des importations, la balance commerciale de l’Union demeure relativement stable. Le déficit s’est établi à environ 5 000 milliards de FCFA, contre 5 300 milliards un an plus tôt, soit une amélioration de près de 6 %. Cette performance est attribuée à la progression des exportations de produits miniers et agricoles, conjuguée à une meilleure maîtrise des dépenses d’importation dans plusieurs États.

Selon le rapport, « la réduction du déficit commercial confirme la résilience des économies de l’UEMOA, soutenues par une gestion prudente des réserves extérieures et une dynamique de diversification des échanges ». L’excédent des échanges avec certains pays africains, notamment le Ghana et le Nigeria, contribue également à atténuer l’effet du déséquilibre global.

Le rapport met toutefois en lumière plusieurs défis structurels. Il souligne « la nécessité d’améliorer la compétitivité des filières locales, de moderniser les infrastructures portuaires et douanières, et de renforcer la transformation industrielle ». L’objectif est de réduire la dépendance vis-à-vis des importations de produits manufacturés et alimentaires, qui pèsent lourdement sur la balance des paiements.

Les recommandations du rapport appellent à une « accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf pour stimuler les échanges intra-africains », à une « promotion active de la transformation locale des ressources naturelles », et à une « amélioration du climat des affaires afin d’attirer davantage d’investissements dans les chaînes de valeur régionales ». Il est également recommandé de « renforcer les dispositifs de facilitation du commerce » et d’« adopter des politiques coordonnées de soutien à l’exportation dans les secteurs porteurs ».

Enfin, le rapport préconise une meilleure articulation entre politiques commerciales et industrielles pour bâtir une économie régionale plus autonome et résiliente. « L’UEMOA dispose de fondamentaux solides pour accroître la valeur ajoutée et renforcer sa souveraineté économique », conclut le document.

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