Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement de la République de Guinée équatoriale ont tenu, du 27 au 31 octobre 2025 à Malabo, la revue conjointe du portefeuille de projets financés par l’institution panafricaine dans le pays. Cette rencontre a abouti à la validation d’un plan d’action destiné à améliorer la performance du portefeuille, évalué à 167 millions de dollars.
L’atelier, qui a réuni les représentants ministériels, les partenaires techniques et les équipes de gestion de projets, a permis d’évaluer l’efficacité des interventions de la Banque dans le pays et de tracer les priorités d’investissement à venir, en cohérence avec l’Agenda 2035 du gouvernement équato-guinéen.
Le portefeuille examiné comprend plusieurs programmes majeurs, notamment le Programme d’appui à la modernisation des finances publiques (PAMFP), le Projet d’appui au développement des chaînes de valeurs du secteur de la pêche et de l’aquaculture (PASPA) et le Projet d’appui au renforcement de l’écosystème digital (PARED). Ces initiatives visent à stimuler la gouvernance économique, renforcer les capacités productives et promouvoir la diversification.
Cependant, l’analyse a mis en lumière plusieurs obstacles à l’efficacité de la mise en œuvre. Parmi eux figurent les lenteurs dans le démarrage des projets, les retards dans la constitution des unités de gestion, les délais dans la délivrance des avis de non-objection par la Banque et les capacités techniques limitées des équipes locales. Ces difficultés freinent parfois l’exécution des projets et la mobilisation des ressources.
« La Banque développe une gestion de proximité avec les unités de gestion de projets et intensifie le renforcement des capacités à travers des formations ciblées en gestion fiduciaire et en suivi-évaluation », a expliqué Mouhamed Gueye, chef de division du Développement social et du Capital humain pour l’Afrique centrale et du Nord, représentant Léandre Bassolé, directeur général du Groupe pour l’Afrique centrale. Il a ajouté que la Banque maintient « un dialogue étroit avec les partenaires pour mobiliser davantage de cofinancements dans le cadre du programme de prêts 2026 et au-delà ».
De son côté, Ladislao Ndong Ndong Bisó, directeur général des organismes économiques et financiers, représentant le ministre des Finances, de la Planification, du Développement économique et du Budget, Ivan Bacale Ebe Molina, a précisé que cet exercice visait « à assurer l’alignement des actions sur l’Agenda 2035, examiner le portefeuille de projets, identifier les insuffisances et évaluer leur niveau d’avancement ».
À l’issue des travaux, les parties ont convenu de mettre en place un système de suivi coordonné des projets, d’instaurer des mécanismes rigoureux de contrôle des engagements contractuels et de garantir le respect des obligations financières. Une clinique fiduciaire a également été organisée pour les gestionnaires de projets afin de renforcer leur maîtrise des procédures comptables et financières de la Banque.
En marge de la revue, un accord de prêt de 58,61 millions d’euros a été signé pour financer le Projet de renforcement du capital humain en appui à l’inclusion économique et sociale (PARCH). Une visite de terrain du PASPA a permis de constater des avancées significatives dans la construction des infrastructures d’aquaculture, dont la livraison est prévue pour le premier trimestre 2026.
Membre du Groupe de la Banque depuis 1975, la Guinée équatoriale a bénéficié à ce jour de 53 opérations, pour un engagement cumulé de 337,3 millions de dollars. Le portefeuille actif actuel compte six projets, répartis entre les secteurs social (42,2 %), agricole (38,6 %), gouvernance (18,5 %) et TIC et énergie (0,7 %).

