lundi, octobre 27, 2025

Derniers articles

Articles connexes

La Banque africaine de développement obtient 14 millions de dollars pour stimuler le financement du secteur agricole privé en Afrique

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a reçu une première allocation de 14 millions de dollars dans le cadre du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP). Cette enveloppe vise à mobiliser 200 millions de dollars du secteur privé pour renforcer la sécurité alimentaire dans les pays à faible revenu du continent.

L’annonce a été faite le 26 octobre 2025 à Washington. Selon le communiqué du GAFSP, cette allocation s’inscrit dans le cadre du Business Investment Financing Track (BIFT), le nouveau guichet de financement du secteur privé du programme, lancé en 2024. Ce dispositif de « deuxième génération » combine des dons, financements concessionnels et capitaux multilatéraux afin d’encourager les investissements privés dans les petites exploitations agricoles, coopératives, start-up et entreprises agro-industrielles.

Cette première opération permettra de créer un Mécanisme de partage des risques pour les intrants agricoles, un fonds doté de 200 millions de dollars hébergé par la BAD. Sur ce montant, 10 millions seront consacrés au capital de dérisquage, tandis que 4 millions de dollars en dons financeront l’assistance technique destinée à stimuler les prêts privés en faveur des PME agricoles en Éthiopie, en Ouganda, en Tanzanie, au Malawi et en Zambie. Ce mécanisme vise à inciter les banques locales à octroyer davantage de crédits aux fournisseurs d’intrants agricoles.

Le GAFSP souligne que les petits producteurs et les entreprises agroalimentaires en démarrage « ont du mal à accéder au crédit, à l’assurance et au capital d’investissement en raison d’une perception élevée du risque ». Ce nouveau mécanisme, mis en œuvre par l’African Trade and Investment Development Insurance (ATIDI), apportera des garanties aux institutions financières pour encourager les prêts aux entreprises mal desservies du secteur agro-industriel.

« Cette première allocation démontre la volonté des bailleurs de fonds de travailler ensemble dans ce nouveau modèle pour résoudre un défi séculaire du financement des petits exploitants agricoles : le risque », a déclaré Natasha Hayward, responsable de programme au GAFSP. Elle a ajouté que « chaque dollar du programme permettra de mobiliser beaucoup plus d’investissements privés, multipliant ainsi l’impact positif sur la sécurité alimentaire et la résilience face aux conditions climatiques imprévisibles ».

Ce financement permettra d’élargir l’accès aux semences certifiées, aux engrais organiques, à la mécanisation agricole et à d’autres intrants destinés à aider les entreprises à faire face aux effets du changement climatique, notamment la chaleur extrême et la pénurie d’eau. Plus de 1,5 million de petits exploitants agricoles et 500 distributeurs d’intrants et coopératives agricoles devraient bénéficier directement de ce dispositif.

Pour Philip Boahen, coordinateur du GAFSP à la BAD, « en ciblant les distributeurs d’intrants agricoles et les petits exploitants, ce mécanisme vise à renforcer l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’approvisionnement à l’accès au marché, en bâtissant des systèmes alimentaires capables de résister aux chocs du marché et aux pressions environnementales ». Il a conclu : « Avec la création du Mécanisme de partage des risques pour les intrants agricoles, nous semons les graines d’une Afrique plus sûre sur le plan alimentaire. »

Cette initiative s’inscrit dans la droite ligne des engagements du continent pour transformer ses systèmes alimentaires, conformément au Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) et à la Déclaration de Kampala sur l’accélération de la transformation des systèmes alimentaires en Afrique.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires