Le Conseil d’administration de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a franchi une nouvelle étape dans son rôle de catalyseur du développement régional. Réuni à Lomé le 29 septembre 2025 pour sa 93ᵉ session ordinaire, l’organe a approuvé une enveloppe globale de 308,631 millions de dollars destinée à financer des projets stratégiques en Afrique de l’Ouest. Selon le président de la BIDC, Dr George Agyekum Donkor, ces financements visent à « promouvoir le développement durable dans toute la région, en renforçant l’intégration économique et en favorisant la diversification des économies nationales ». Quatre initiatives phares concentrent cette enveloppe, reflétant les priorités de l’heure : l’énergie propre, la sécurité alimentaire, l’industrialisation et le soutien au secteur privé.
Le projet le plus ambitieux concerne le Nigéria, où la BIDC finance à hauteur de 98,18 millions USD la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 50 MW dans l’État de Taraba. Cette infrastructure doit améliorer l’accès à l’électricité pour environ 390 000 habitants et renforcer la fiabilité de l’approvisionnement pour près de 200 institutions publiques. Les impacts économiques et sociaux attendus sont considérables, 400 emplois directs pendant la construction, une cinquantaine de postes permanents pour l’exploitation, et entre 1 200 et 1 500 emplois indirects créés dans les services, la maintenance et les chaînes d’approvisionnement locales. L’objectif affiché est double « réduire la pauvreté énergétique et renforcer la durabilité environnementale dans une région où la demande en énergie reste largement insatisfaite. »
Diversifier l’économie
Toujours dans l’État de Taraba, la BIDC consacre 79,219 millions USD à un complexe moderne de transformation du riz et à une unité de production irriguée de 10 000 hectares. Ce projet vise à accroître les capacités de production et d’usinage, réduire la dépendance aux importations et renforcer l’autosuffisance alimentaire.
Au-delà des enjeux agricoles, cette initiative devrait aussi dynamiser les zones rurales, générer des revenus stables pour les producteurs et stimuler la modernisation des chaînes de valeur agroalimentaires.
Le troisième grand chantier porte également sur le Nigéria : la construction d’un parc industriel moderne dans l’État de Taraba, pour un coût de 91,232 millions USD. Cet espace intégré a pour objectif d’accélérer l’industrialisation locale, de favoriser la diversification économique et de créer un environnement attractif pour les investissements manufacturiers. Avec ce projet, la BIDC entend soutenir la montée en gamme de l’économie régionale, en créant un écosystème où cohabitent industries, services logistiques et infrastructures modernes.
En Guinée, la Banque a approuvé une ligne de crédit de 40 millions USD en faveur de Vista Bank. Cette facilité financière est destinée à soutenir environ 105 entreprises impliquées dans le commerce, notamment les opérations d’import-export et les chaînes de valeur commerciales. Selon la BIDC, l’impact attendu est la création et le maintien de « plusieurs milliers d’emplois directs et indirects », contribuant ainsi à la croissance inclusive et à la réduction du chômage.
Contribution aux Objectifs de Développement Durable
Ces financements s’inscrivent directement dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies. Le projet rizicole répond à l’ODD 2 (« faim zéro »), la centrale solaire au Nigéria à l’ODD 7 (« énergie propre et abordable »), le parc industriel à l’ODD 9 (« industrie, innovation et infrastructures »), tandis que l’ensemble contribue à l’ODD 8 (« travail décent et croissance économique ») et à l’ODD 13 (« lutte contre le changement climatique »). En agrégeant énergie, agriculture et industrie, la BIDC adopte une approche transversale visant à répondre simultanément aux défis alimentaires, énergétiques et industriels.
Basée à Lomé, la BIDC est l’institution financière de développement des États membres de la CEDEAO. Elle intervient via des prêts, des prises de participation, des lignes de crédit ou encore des accords de refinancement. Sa mission consiste à financer des projets dans les infrastructures, les services sociaux de base, le développement rural, l’industrie et l’environnement.
Avec ce portefeuille de 308,6 millions USD, la Banque confirme son positionnement comme acteur central du financement du développement régional. Ces engagements traduisent une volonté d’« approfondir son empreinte » dans la sous-région, selon les termes du communiqué officiel, et de placer l’intégration régionale au cœur de son action.


