« Le bassin du MSGBC redessine la carte énergétique de l’Afrique de l’Ouest », a affirmé Nji Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie, en annonçant sa participation à la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2025, prévue du 8 au 10 décembre à Dakar. Cet événement, selon lui, « est la principale plateforme régionale pour promouvoir le dialogue, les partenariats et les investissements dans le secteur énergétique dynamique de l’Afrique de l’Ouest ».
Le responsable a mis en avant les avancées enregistrées dans les cinq pays du bassin — Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée-Conakry —, qu’il considère comme « l’un des territoires les plus prometteurs au monde en matière d’hydrocarbures et d’énergie propre ». Ces projets, a-t-il ajouté, « transforment l’avenir de la région et créent de nouvelles opportunités de collaboration et de croissance ».
Au Sénégal, Nji Ayuk a salué la montée en puissance du secteur gazier et pétrolier. Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), mené conjointement avec la Mauritanie et les partenaires BP et Kosmos Energy, « a démarré ses premières livraisons de gaz en janvier et a enregistré ses premières exportations en avril 2025 », ouvrant la voie à des recettes d’exportation durables et à la production nationale d’électricité à partir du gaz. Le projet Yakaar-Teranga, a-t-il ajouté, progresse vers la décision finale d’investissement afin d’« équilibrer la demande intérieure avec les futures exportations ». Le président de la Chambre africaine de l’énergie a également rappelé que la production du champ de Sangomar, exploité par Woodside, atteindra « près de 35 millions de barils en 2025 », tandis que la raffinerie SAR se prépare à son expansion pour traiter le brut local.
En Mauritanie, la transformation énergétique s’accélère autour du gaz et de l’hydrogène vert. Le projet GTA LNG, qui repose sur 425 milliards de mètres cubes de réserves, figure parmi les plus stratégiques du continent. Le champ BirAllah, évalué à 80 000 milliards de pieds cubes, pourrait produire « jusqu’à 10 millions de tonnes de GNL par an d’ici 2030 », pour un investissement estimé à 17 milliards de dollars. La Mauritanie ambitionne également de produire 12,5 millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2035, soutenue par un code de l’hydrogène pionnier et par des projets de grande envergure tels qu’Aman (30 GW) et Nour (10 GW).
La Gambie participe à cette dynamique régionale en accélérant l’exploration offshore sur les blocs A2 et A5, qui contiendraient jusqu’à 1,2 milliard de barils de réserves potentielles. Le pays vise « un taux d’électrification de 90 % d’ici fin 2025, dont 50 % en zones rurales », avec l’appui de la Banque africaine de développement. Parallèlement, de nouveaux partenariats émergent dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène.
En Guinée-Conakry, le gouvernement a lancé un appel d’offres portant sur 22 blocs pétroliers onshore et offshore, appuyé par des données sismiques actualisées. Le pays investit également dans un terminal GNL de 300 millions de dollars à Kamsar, qui intégrera une centrale de 1 900 MW destinée à alimenter le secteur minier. Des projets hydroélectriques — Souapiti (450 MW), Amaria (300 MW) et Koukoutamba (294 MW) — ainsi qu’un programme solaire de 500 MW renforcent sa sécurité énergétique.
La Guinée-Bissau, enfin, renoue avec l’exploration pétrolière. Nji Ayuk a salué le forage du puits Atum-1X par Apus Energy, premier puits d’exploration offshore depuis près de vingt ans, visant 314 millions de barils près du champ sénégalais de Sangomar. Il a également mentionné le gazoduc Nigéria-Maroc, qui transitera par la Guinée-Bissau et contribuera à son intégration énergétique régionale.
« Ces étapes franchies dans toute la région remodèlent le paysage énergétique de l’Afrique de l’Ouest », a conclu Nji Ayuk. Selon lui, le bassin du MSGBC « s’impose désormais comme une pierre angulaire de la sécurité énergétique future du continent ».
