jeudi, décembre 18, 2025

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L’IA pourrait générer 1 000 milliards de dollars de PIB supplémentaire en Afrique d’ici 2035, selon la BAD

L’intelligence artificielle pourrait devenir l’un des principaux moteurs de la transformation économique du continent africain au cours de la prochaine décennie. Dans un rapport publié le 15 décembre 2025, la Banque africaine de développement (BAD) estime qu’un déploiement inclusif et structuré de l’IA pourrait générer jusqu’à 1 000 milliards de dollars de PIB supplémentaire d’ici à 2035, soit près d’un tiers de la production économique actuelle de l’Afrique.

Intitulé « Africa’s AI Productivity Gain : Pathways to Labour Efficiency, Economic Growth and Inclusive Transformation », le rapport a été élaboré dans le cadre du Groupe de travail du G20 sur la transformation numérique. Il met en évidence le potentiel de l’IA pour améliorer la productivité, stimuler la croissance et favoriser une transformation inclusive, en s’appuyant sur les capacités numériques croissantes du continent, une démographie favorable et des réformes sectorielles en cours.

Selon l’étude menée par le cabinet Bazara Tech, les gains économiques liés à l’IA ne seront pas uniformément répartis. Cinq secteurs concentreront l’essentiel de l’impact, représentant 58 % des gains totaux, soit environ 580 milliards de dollars à l’horizon 2035. L’agriculture arrive en tête avec 20 % des gains attendus, suivie du commerce de gros et de détail (14 %), de l’industrie manufacturière et de l’Industrie 4.0 (9 %), de la finance et de l’inclusion financière (8 %), ainsi que de la santé et des sciences de la vie (7 %).

« Ce rapport définit les actions clés et identifie les domaines sur lesquels la mise en œuvre initiale devrait se concentrer », a déclaré Nicholas Williams, chef de la division des opérations TIC à la Banque africaine de développement. Il a souligné que l’institution est « prête à investir pour soutenir ces actions », appelant les pouvoirs publics et le secteur privé à transformer ces investissements en gains de productivité et en emplois de qualité.

Le rapport identifie cinq leviers essentiels à la réalisation du potentiel de l’IA : les données, la puissance de calcul, les compétences, la confiance et le capital. Des données fiables et interopérables constituent le socle des systèmes d’IA, tandis qu’une infrastructure informatique évolutive conditionne leur déploiement à grande échelle. La disponibilité de compétences adaptées est jugée déterminante, tout comme la mise en place de cadres de gouvernance favorisant la confiance. À cela s’ajoutent des investissements en capital suffisants pour réduire les risques liés à l’innovation.

La BAD propose enfin une feuille de route en trois phases, allant du démarrage entre 2025 et 2027, à la consolidation entre 2028 et 2031, puis au passage à l’échelle de 2032 à 2035. Pour Ousmane Fall, directeur du développement industriel et commercial à la Banque, « le défi de l’Afrique n’est plus de savoir quoi faire, mais de le faire au moment opportun ».

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