Après une stabilisation du taux d’inflation à 3,5 % en 2024, l’UEMOA table sur une baisse et une stabilité durable des prix à la consommation. Les prévisions économiques de la BCEAO, contenue dans son rapport sur l’évolution des prix, font état d’un taux de 2,2 % en 2025 et 2,3 % en 2026, sous l’effet de plusieurs facteurs internes et externes favorables.

Ces prévisions reposent sur trois leviers principaux tels que l’amélioration de l’offre alimentaire locale : la production céréalière de la campagne 2024/2025 est en hausse de +3,0 %, avec des performances notables en Côte d’Ivoire (+18,3 %), au Burkina (+18,1 %) et au Niger (+14,7 %), compensant les reculs au Sénégal (-48,1 %) et au Togo (-1,7 %).

À l’horizon 2026, une croissance supplémentaire de +5 % est projetée. La baisse continue des prix à l’importation devrait être acceptée avec l’indice des cours des produits alimentaires importés qui devrait chuter de -2,7 % en 2025 et de -6,7 % en 2026, avant une légère reprise en 2027 (+0,6 %).

Cette tendance concerne notamment le blé, le sucre et le riz. Et une détente des cours pétroliers : après une relative stabilité en 2025 (75,9 dollars pour le baril WTI), les projections tablent sur une baisse à 70,2 dollars en 2026, puis 67,7 dollars en 2027, contribuant à limiter les hausses dans les secteurs du transport et de l’énergie.

0,9% pour le Sénégal

Les perspectives d’inflation varient selon les États membres. Pour 2025, le Sénégal devrait enregistrer un taux de 0,9 %, l’un des plus bas de la zone. Le Mali atteindrait 7,3 %, en raison notamment des contraintes sécuritaires et logistiques persistantes. Le Niger, après une envolée en 2024 (+9,1 %), reviendrait à 3,6 %. La Guinée-Bissau, quant à elle, resterait en dehors de la cible communautaire, avec 5,2 % projetés.

En 2026, tous les pays reviendraient dans la fourchette cible de 1 à 3 %, à l’exception possible de la Guinée-Bissau et du Mali, qui pourraient encore dépasser le plafond selon le scénario pessimiste.

À l’échelle mondiale, l’inflation continue de ralentir. Dans la zone euro, elle est attendue à 2,1 % en 2025, puis 1,9 % en 2026. Cette normalisation des prix internationaux contribue à modérer l’inflation importée, notamment grâce à la reprise de l’euro face au dollar, ce qui rend les importations moins coûteuses.

Des risques toujours présents

La BCEAO identifie toutefois plusieurs facteurs de vulnérabilité : « Une stagnation ou un recul inattendu de la production vivrière. Une recrudescence des tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, pouvant impacter les coûts de l’énergie et du fret. Une aggravation de l’insécurité dans la zone sahélienne, susceptible de désorganiser les circuits d’approvisionnement. »

Si les hypothèses centrales se confirment, l’UEMOA pourrait maintenir une inflation inférieure à 3 % sur plusieurs années consécutives, renforçant ainsi la stabilité macroéconomique et la confiance des investisseurs. Pour y parvenir, la coordination des politiques agricoles, budgétaires et sécuritaires demeure essentielle.

En somme, l’année 2025 s’annonce comme un tournant pour l’Union, avec une maîtrise progressive des pressions inflationnistes à condition de maintenir les efforts de production et de gestion des chocs exogènes.

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