Le marché régional des titres publics a connu une forte dynamique au troisième trimestre 2025, avec un volume total mobilisé de 2 469,73 milliards de FCFA sur le marché primaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette performance, détaillée dans le 38e bulletin trimestriel des statistiques du marché des titres publics publié par UMOA-Titres, traduit la solidité de l’appétit des investisseurs pour la dette souveraine régionale et la poursuite des efforts de financement des États membres.
Selon le document, les huit pays de l’Union (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ont mobilisé ces ressources à travers des émissions par adjudication, pour une durée de vie moyenne de 2,41 ans. La Côte d’Ivoire s’impose une nouvelle fois comme le principal émetteur avec 1 169,97 milliards de FCFA, soit 47 % du volume total levé sur la période. Elle est suivie par le Sénégal (477,17 milliards, 19 %), le Burkina Faso (296,86 milliards, 12 %) et le Mali (231,65 milliards, 10 %). Les autres États affichent des volumes plus modestes, à l’image du Bénin (99 milliards), du Niger (78,69 milliards), de la Guinée-Bissau (83,38 milliards) et du Togo (33 milliards).
Cette répartition illustre la concentration des opérations sur les marchés ivoirien et sénégalais, qui continuent de bénéficier de la confiance des investisseurs institutionnels régionaux. « Le marché des titres publics demeure un levier essentiel de financement des politiques publiques dans la zone », rappelle UMOA-Titres dans son rapport.
Sur le plan des maturités, les obligations de moyen terme dominent le trimestre. Les titres de trois ans représentent 41 % du volume mobilisé, suivis par ceux à douze mois (25 %) et à cinq ans (10 %). Les émissions de très court terme inférieures à six mois ne représentent qu’une part marginale du marché, confirmant la tendance des États à privilégier un endettement plus stable et prévisible.
Concernant l’encours global de la dette de marché au 30 septembre 2025, il est principalement détenu par la Côte d’Ivoire (31 %), le Sénégal (20 %) et le Burkina Faso (13 %), selon UMOA-Titres. Le Mali et le Niger concentrent respectivement 11 % et 9 % de cet encours, tandis que le Bénin et le Togo affichent chacun une part de 5 % et 9 %.
Le rapport souligne également la vitalité du marché secondaire, sur lequel le volume des transactions a atteint un niveau significatif. Le Sénégal s’est distingué avec 260 milliards de FCFA échangés, suivi du Mali (163,6 milliards) et de la Côte d’Ivoire (397,7 milliards). Ces échanges confirment la montée en liquidité du marché régional, essentielle pour renforcer la confiance et l’attractivité des titres publics émis par les Trésors nationaux.
Du côté des conditions macroéconomiques, la BCEAO note une amélioration des fondamentaux de la région. Le taux de croissance de la production industrielle a atteint 11,9 % en juillet 2025, tandis que l’inflation reste maîtrisée, avec une variation des prix à la consommation de -0,9 % sur la même période. La masse monétaire a progressé de 13,2 %, signe d’un environnement monétaire encore favorable aux opérations de financement public.
En matière de finances publiques, la situation budgétaire globale des États de l’Union montre une réduction progressive des déficits. Le solde budgétaire total est estimé à -5 439,6 milliards de FCFA en 2025, soit 3,7 % du PIB, contre 5,4 % en 2024 et 6,6 % en 2023. Ce recul du déficit traduit les efforts de consolidation engagés par les gouvernements, soutenus par les instruments régionaux de financement.
Le rapport d’UMOA-Titres prévoit par ailleurs un calendrier d’émissions provisoires pour le quatrième trimestre 2025, marquant la poursuite des opérations d’adjudication avec un volume prévisionnel supérieur à 2 300 milliards de FCFA. Ces ressources devraient permettre de répondre aux besoins croissants de financement des budgets nationaux, tout en maintenant la dynamique de développement du marché régional de la dette publique.