Selon le rapport Enquête sur l’Emploi, le Revenu et l’Heure de Travail 2024 (EERH 2024) de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le marché du travail sénégalais continue de se transformer, avec une progression globale de l’emploi, mais aussi des contrastes marqués entre secteurs et catégories socio-professionnelles.
En 2024, la population active occupée s’établit à 5,12 millions de personnes, contre 4,97 millions l’année précédente, soit une hausse de 3 %. Le taux d’emploi atteint 46,8 %, progressant légèrement par rapport à 2023 (46,1 %). Cette dynamique s’appuie largement sur le secteur tertiaire, qui représente 52,4 % des emplois, contre 27,6 % pour l’agriculture et 20 % pour l’industrie. Le commerce, les transports et les services à la personne restent les principaux pourvoyeurs de postes.
La création nette d’emplois concerne en particulier les femmes, dont le taux d’activité progresse de 1,4 point pour atteindre 41,2 %. Toutefois, les écarts avec les hommes demeurent significatifs, ceux-ci affichant un taux d’activité de 63,7 %. La part des jeunes de 15 à 35 ans dans la population occupée reste élevée, à 56,1 %, soulignant le rôle stratégique de cette tranche d’âge dans la dynamique du marché du travail.
Le rapport exploité par Le Marché.finance indique également que 65,8 % des travailleurs sont employés dans le secteur informel non agricole, proportion quasi stable par rapport à l’an passé. Ce secteur demeure le principal vivier d’emplois, mais il se caractérise par une faible productivité et une absence de protection sociale, ce qui limite l’amélioration des conditions de vie.
La répartition géographique montre un marché du travail concentré dans certaines régions. Dakar concentre à elle seule 24,7 % des emplois, suivie par Thiès (11,2 %) et Diourbel (9,4 %). Les zones rurales conservent une forte présence dans l’agriculture, mais avec des gains limités en productivité.
Concernant le chômage, le taux national s’établit à 18,7 %, en léger recul par rapport à 2023 (19,1 %). Toutefois, le chômage des jeunes reste préoccupant, atteignant 24,3 % pour les 15-35 ans. L’inadéquation entre formation et besoins du marché demeure un facteur structurant de cette situation.
Enfin, le rapport met en lumière un allongement de la durée moyenne hebdomadaire de travail, qui passe de 38,7 heures en 2023 à 39,1 heures en 2024. Les salariés du secteur formel travaillent en moyenne 42,5 heures par semaine, contre 37,6 heures dans l’informel.
