En réunion de Conseil des ministres du 17 avril 2024, le Chef du gouvernement a décliné les orientations du nouveau référentiel des politiques publiques du Sénégal dénommé le « Projet ». Il devra, selon le PM Ousmane Sonko, porter « exclusivement » le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024. Toutefois, des questions se posent sur l’avenir du Plan Sénégal Emergent (PSE), mis en place par le régime sortant. Pour certains spécialistes, les nouvelles autorités gagneraient à capitaliser les points positifs du PSE.

Après les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), la Stratégies de croissance accélérée (SCA), la Stratégie de développement économique et social (SNDES) et le Plan Sénégal émergent (PSE), le Sénégal devrait bientôt connaître un nouveau document de référence en matière de politiques économique et sociale dénommé « Projet ».

En effet, lors de la réunion du Conseil des ministres du 17 avril 2024, le Premier ministre, Ousmane Sonko, affirmait que le « Projet » portera exclusivement le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024. À cet effet, un comité technique restreint a été mis en place à la Primature. Cette instance sera composée notamment des ministères en charge du Plan, des Finances, de l’Industrie, de la Souveraineté alimentaire, de l’Emploi, de la transformation du Secteur public et du Bureau Organisation et Méthodes (BOM).

À l’issue des travaux, le cadre de référence pour la matérialisation de la vision du Président de la République pour « un Sénégal souverain, juste et prospère » à travers la conception de programmes et projets de transformation systémique sera soumis à la validation de la plus haute autorité avant la fin du troisième trimestre de l’année 2024. La première phase du plan d’action pluriannuel du « Projet » sera inscrite dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain.

Pour l’économiste, Dr Mame Mor Sène, Enseignant-Chercheur à la FASEG (UCAD), l’élaboration du « Projet » ne traduit pas une refonte totale du PSE, mais plutôt une volonté d’orienter leur vision vers une nouvelle forme de gouvernance adossée à ce projet.  « Il ne s’agira pas certainement de refaire un nouveau document, mais de prendre en compte dans leur démarche les réalités trouvées sur place en définissant les actions à court et long terme », estime Dr Sène qui demeure convaincu que le PSE ne sera pas rangé dans les tiroirs. Car justifie-t-il, des actions de l’État ont été engagées vis-à-vis des partenaires au développement. En termes de priorité, il soutient que l’accent devrait être mis sur des questions urgentes comme  la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes et des femmes , la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages.

Il prévient, cependant, sur une éventuelle décision des nouvelles autorités de tout effacer. « Il serait très risqué de faire table rase sur les bonnes actions du PSE. Pour cela il est important de faire un état des lieux, c’est-à-dire un diagnostic approfondi des secteurs de l’économie pour ajuster le ‘’Projet’’. Il est important de bâtir un modèle endogène durable tenant compte de nos réalités économiques  pour  régler définitivement les problèmes  et atténuer les chocs », recommande Dr Mame Mor Sène.

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