Les publications semestrielles d’Ecobank Côte d’Ivoire et d’ONATEL Burkina Faso ((Office National des Télécommunications)
mettent en lumière deux trajectoires contrastées dans la zone UEMOA.
Ecobank Côte d’Ivoire a affiché une performance solide au premier semestre 2025. Son Produit Net Bancaire (PNB) a progressé de 4 %, atteignant 62,8 milliards de FCFA, grâce à la hausse des revenus d’intermédiation et des commissions. Le Résultat Brut d’Exploitation a suivi la même tendance, en hausse de 10 %, confirmant l’amélioration de l’efficacité opérationnelle. Le Résultat Net a bondi de 13,5 % à 28,9 milliards de FCFA, malgré un coefficient d’exploitation en légère hausse (44,8 % contre 43,8 % un an plus tôt).
Le bilan montre une progression du total actif de 2,5 % à 1 901 milliards de FCFA. Les dépôts de la clientèle se sont accrus de 8,8 %, atteignant 1 292,6 milliards de FCFA, témoignant d’une confiance renforcée. En revanche, les crédits nets à la clientèle ont reculé de 8,8 % à 924,9 milliards, traduisant une approche plus prudente dans l’octroi de financements. La rentabilité demeure robuste, avec un rendement des fonds propres de 31,4 % et un rendement des actifs de 3,1 %. Toutefois, la forte hausse du niveau des prêts en souffrance (630 % contre 81,9 % un an plus tôt) soulève des inquiétudes quant à la qualité de certains portefeuilles.
ONATEL Burkina Faso, de son côté, a connu un semestre plus difficile. Le chiffre d’affaires a progressé de 4 % à 73,8 milliards de FCFA, soutenu par la hausse du parc mobile (+3,3 % à 12,2 millions de clients) et de l’Internet (+6,8 %). Mais la rentabilité a été sous pression. Le résultat d’exploitation a chuté de 24,5 % à 12,1 milliards de FCFA, et le résultat net a reculé de 17,8 % à 7,7 milliards de FCFA. Cette érosion s’explique par l’augmentation des coûts opérationnels et la concurrence accrue sur le marché des télécommunications.
Unilever Côte d’Ivoire a également fait l’actualité avec la levée de sa suspension de cotation le 1er septembre 2025. Après 29 jours de gel, son action a repris les échanges sur la BRVM. Cette suspension avait été décidée après une envolée spectaculaire du titre (+700 % depuis janvier), jugée excessive et spéculative par les régulateurs. La reprise de cotation marque un retour à la normale, même si les investisseurs restent attentifs à l’évolution du titre.
Ces résultats contrastés illustrent la diversité des dynamiques sectorielles dans l’UEMOA. D’un côté, les banques, malgré un contexte prudent, affichent une solidité et une rentabilité attractives. De l’autre, les télécommunications, confrontées à des coûts croissants et une concurrence accrue, voient leurs marges s’éroder. Quant au marché boursier régional, il continue de jouer son rôle de baromètre, reflétant les forces et fragilités de l’économie sous-régionale.