Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une croissance mondiale « peu modifiée », mais dans un contexte de « réorientations stratégiques et de forces complexes ». Dans son dernier rapport publié le 14 octobre 2025, l’institution financière table sur une expansion de 3,2 % en 2025, puis 3,1 % en 2026, soit une révision à la baisse de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions. Le FMI note que « le recul est modéré, mais le contexte demeure fragile », les risques pesant « toujours davantage à la baisse ».
Selon le rapport, plusieurs facteurs ont contribué à stabiliser la situation économique mondiale malgré la montée des droits de douane et les tensions commerciales. L’institution cite « l’adaptation rapide des chaînes d’approvisionnement », « la résilience du secteur privé » et « un environnement monétaire encore accommodant ». Toutefois, elle souligne les effets négatifs d’un « durcissement des politiques migratoires », de la « hausse des coûts d’importation » et d’une « réorientation des flux commerciaux ».
Le FMI identifie quatre grands risques susceptibles d’assombrir les perspectives économiques mondiales. Le premier concerne « l’essor rapide de l’intelligence artificielle » : si les gains de productivité attendus ne se matérialisent pas, cela pourrait « déclencher une correction des marchés » et peser sur la confiance. Le deuxième tient à la situation structurelle de la Chine, où les difficultés du secteur immobilier et du crédit menacent la reprise. Le troisième risque découle de la montée des pressions budgétaires dans de nombreux pays, limitant leur capacité à répondre à la dette, à la transition climatique et aux besoins sécuritaires. Enfin, le FMI alerte sur la « perte d’indépendance des banques centrales sous la pression politique », qui pourrait fragiliser les anticipations d’inflation et la stabilité macroéconomique.
Malgré ces menaces, le rapport évoque aussi des pistes de redressement. Il estime qu’une réduction de « l’incertitude politique et commerciale » pourrait accroître la production mondiale de 0,4 % à court terme, voire de près de 1 % si elle s’accompagne d’une adoption efficace de l’intelligence artificielle et d’un allègement des droits de douane.
L’institution appelle à une « approche progressive et crédible » de la politique économique. Elle insiste sur la nécessité de « préserver l’indépendance des banques centrales » et de maintenir une « politique monétaire adaptée aux circonstances, avec pour objectif principal la stabilité des prix ». Le FMI recommande également de privilégier les investissements dans « l’éducation, la recherche, les infrastructures et la gouvernance » plutôt que de vastes programmes industriels sectoriels.
Enfin, le rapport plaide pour un multilatéralisme rénové. « Un système multilatéral pragmatique et évolutif propice à la coopération peut nous aider à relever ces défis », souligne l’institution, estimant que la confiance et la prévisibilité des politiques demeurent les conditions essentielles d’une reprise durable.


