Au troisième trimestre 2025, l’exécution du budget de l’État s’est déroulée dans un contexte international contrasté, entre ralentissement de l’activité américaine, reprise modérée en Zone euro et maintien d’une dynamique robuste dans plusieurs économies émergentes. Dans l’UEMOA, la croissance reste bien orientée, tandis qu’au Sénégal, le PIB réel demeure porté par l’essor du secteur des hydrocarbures. Cette évolution offre un environnement favorable à la mobilisation des recettes publiques, même si les tensions financières liées à la dette et au financement des investissements demeurent pressantes.
Les recettes du budget général se sont établies à « 3 254,0 milliards » à fin septembre, soit un taux de recouvrement de « 69,7 % » par rapport à l’objectif annuel fixé à « 4 668,9 milliards ». En glissement annuel, elles progressent de « 367,5 milliards », représentant une hausse de « 12,7 % », un rythme soutenu attribué aux efforts accrus des administrations fiscales et douanières. Les recettes fiscales totalisent « 2 987,9 milliards », soit « 72,9 % » de la cible annuelle, en hausse de « 211,1 milliards » (+7,6 %). Les recettes non fiscales atteignent « 214,2 milliards » et affichent un taux de réalisation de « 75,8 % ». Quant aux dons, ils s’élèvent à « 52,0 milliards », dont « 48,7 milliards » de dons en capital.
Les ressources de trésorerie mobilisées sur les marchés et via les mécanismes d’emprunts publics s’établissent à « 3 655,8 milliards », soit « 64,0 % » du besoin annuel. Les levées sur les marchés financiers régionaux et internationaux représentent « 2 775,1 milliards », équivalant à « 73,6 % » des prévisions. En revanche, les emprunts projets restent moins performants, avec un taux de mobilisation de « 62,5 % ». Les flux de trésorerie mobilisés ont permis de couvrir l’ensemble des charges de trésor constatées sur les neuf premiers mois, ainsi que le déficit budgétaire qui ressort à « 1 059,0 milliards ».
Les dépenses totales du budget général sont maîtrisées à « 4 313,0 milliards », soit « 67,8 % » des prévisions de la LFR 2025. Les dépenses ordinaires atteignent « 3 220,8 milliards », équivalant à « 72,7 % » des dotations, tirées par les transferts courants (« 1 169,4 milliards »), la masse salariale (« 1 082,8 milliards ») et les charges financières de la dette, qui atteignent « 705,7 milliards ». Ce montant reflète notamment la prise en charge d’emprunts contractés hors autorisation parlementaire, une contrainte qui pèse sur l’équilibre budgétaire de moyen terme.
Les dépenses en capital, essentielles pour soutenir la croissance, sont exécutées à hauteur de « 1 092,2 milliards », soit « 56,4 % » des prévisions. Les investissements financés sur ressources internes atteignent « 418,9 milliards », affichant un taux d’exécution de « 71,4 % », tandis que ceux sur financements extérieurs s’élèvent à « 673,3 milliards », représentant « 49,9 % ». Les transferts en capital enregistrent une performance notable, avec « 378,1 milliards » pour une cible de « 437,7 milliards » (« 86,4 % »). Toutefois, les investissements directs de l’État restent faibles, ne dépassant pas « 40,8 milliards » soit « 27,4 % ».
Le déficit budgétaire est contenu à « 1 059,0 milliards », soit « 4,88 % du PIB », en deçà de la cible annuelle de « 7,82 % ». Cette performance reflète la maîtrise des dépenses et le dynamisme des recettes, malgré la pression croissante liée au service de la dette.
Le Fonds national de Retraite (FNR) maintient son équilibre financier, avec des recettes de « 137,9 milliards » contre des dépenses de « 112,2 milliards », générant un excédent de « 25,7 milliards », en progression de « 2,1 milliards » par rapport à 2024. Par ailleurs, les 168 organismes publics suivis ont exécuté « 1 053,0 milliards » sur un budget cumulé de « 2 210,0 milliards », soit un taux d’exécution de « 47,7 % », réparti entre « 762,9 milliards » de fonctionnement et « 290,1 milliards » d’investissement.
L’exécution budgétaire du troisième trimestre 2025 confirme ainsi une dynamique de mobilisation efficace des ressources et une gestion prudente des dépenses, dans un contexte marqué par de fortes contraintes financières. Le défi majeur reste le financement soutenable de l’investissement public et la préservation de marges budgétaires alors que le service de la dette continue de croître.

