Le Comité National de Comptabilité a publié les résultats du changement d’année de base des comptes nationaux du Sénégal, portant désormais sur l’année 2021. Cette révision fait apparaître un Produit intérieur brut (PIB) de 17 316 milliards FCFA, contre 15 261 milliards FCFA selon l’ancienne base de 2014. La réévaluation atteint 2 054,7 milliards FCFA, soit +13,5 %, un ajustement significatif qui repositionne la lecture macroéconomique du pays.
Cette revalorisation tient principalement à l’intégration de nouvelles enquêtes et à une amélioration notable de la couverture statistique, contribuant à 11,6 points de la révision. La mise à jour des sources et classifications ajoute +3 points, tandis que les améliorations méthodologiques expliquent –1,2 point.
La nouvelle base modifie sensiblement le poids relatif des secteurs dans l’économie. Le tertiaire ressort comme le principal bénéficiaire de la révision : il passe de 50,5 % à 53,4 % du PIB, reflétant la montée en puissance des services (commerce, télécommunications, transports, finance et services aux entreprises).
Le primaire, lui, reste stable avec 15,4 % contre 15,6 %, confirmant la place constante de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche dans l’économie sénégalaise. À l’inverse, le secteur secondaire se contracte légèrement, reculant de 23,9 % à 22,6 %, une baisse liée à une réévaluation plus forte des secteurs tertiaire et primaire que de l’industrie manufacturière et extractive.
Le poids des taxes nettes sur les produits est l’un des ajustements les plus marqués, elles tombent de 10 % à 8,7 % du PIB. Cette diminution s’explique par l’élargissement du périmètre statistique, qui augmente mécaniquement la valeur du PIB et réduit la part relative des taxes.
La nouvelle base modifie également la perception de la demande intérieure. La part de la consommation finale progresse nettement, passant de 81,7 % à 84,7 % du PIB. À l’inverse, l’investissement recule fortement, de 38,4 % à 32,8 %, conséquence d’une meilleure estimation des agrégats et d’une correction de certaines surévaluations observées dans l’ancienne base. Le poids des exportations nettes se réduit légèrement, passant de –20,1 % à –17,5 %, ce qui traduit une amélioration relative du solde extérieur dans la nouvelle base.
Ce rebasing, opération cruciale pour les comptes nationaux, est destiné à fournir aux décideurs publics, aux investisseurs et aux partenaires techniques une image plus précise de l’économie sénégalaise. En intégrant de nouveaux secteurs, de nouvelles méthodes et une meilleure couverture statistique, il permet une évaluation actualisée des politiques publiques et un repositionnement de plusieurs indicateurs macroéconomiques clefs.


