jeudi, octobre 16, 2025

Derniers articles

Articles connexes

Réforme budgétaire et souveraineté économique : Ousmane Sonko fixe le cap

Le Premier ministre Ousmane Sonko a profité du Conseil des ministres du 15 octobre 2025 pour dévoiler les deux axes centraux de son action gouvernementale : une nouvelle doctrine de financement des politiques publiques et une accélération de la stratégie gazière nationale. Des orientations qui confirment la volonté du gouvernement d’inscrire durablement la transformation économique du Sénégal dans une logique de souveraineté et d’efficacité.

La première annonce du chef du gouvernement concerne le succès de l’Appel public à l’épargne (APE), présenté comme un symbole de confiance retrouvée entre l’État et les investisseurs. Selon Ousmane Sonko, l’opération a permis de mobiliser 450 milliards de francs CFA, soit 150 milliards de plus que l’objectif initial. “Cette performance illustre la rigueur de notre gestion publique et la confiance renouvelée du marché financier national et régional envers le Sénégal”, a-t-il souligné.

Le Premier ministre a insisté sur la portée stratégique de cette réussite : elle marque le début d’une “nouvelle doctrine de financement des politiques publiques” fondée sur la mobilisation des ressources internes. Dans cette perspective, les arbitrages prévus dans le cadre de la loi de finances 2026 reposent sur trois piliers : le renforcement des synergies entre les instruments financiers, la hiérarchisation des projets à financer sur ressources nationales, et l’institutionnalisation de l’Appel public à l’épargne comme mécanisme régulier.

“Il s’agit de financer nos projets catalytiques par nos propres moyens, de réduire notre dépendance vis-à-vis des bailleurs extérieurs et de consolider la discipline budgétaire”, a expliqué le Premier ministre. Ce recentrage de la politique économique vise aussi à rationaliser la dépense publique et à renforcer la performance des investissements étatiques. “Le Sénégal doit prouver qu’il peut se développer par ses propres ressources, dans la transparence et la rigueur”, a insisté Ousmane Sonko, rappelant que le redressement économique repose d’abord sur la confiance et la maîtrise des équilibres internes.

Souveraineté énergétique

Le chef du gouvernement a ensuite abordé le second pilier de son intervention : l’accélération de la stratégie “Gas-to-Power, Gas-to-Industry, Gas-to-X”, pierre angulaire de la souveraineté énergétique nationale. Il a annoncé la création d’un comité stratégique dédié, placé sous sa supervision directe, chargé de coordonner la mise en œuvre des grands projets gaziers et de garantir leur cohérence financière et opérationnelle.

Ce comité aura pour mission de superviser les arbitrages relatifs à la SENELEC et d’assurer la soutenabilité des projets majeurs en cours, notamment Yakaar-Teranga, GTA (Grand Tortue Ahmeyim) et Sangomar. L’objectif est clair : “produire, dès 2026-2027, une électricité plus propre et moins coûteuse, fondée sur nos ressources nationales”. Cette orientation traduit la volonté du gouvernement de maîtriser la chaîne de valeur énergétique, d’en faire un levier de compétitivité et un catalyseur de la réindustrialisation du pays.

Le Premier ministre a insisté sur la dimension souveraine de cette politique : le Sénégal entend désormais financer par lui-même certains segments stratégiques de ses infrastructures énergétiques, hydrauliques, agropoles, portuaires et aéroportuaires. “Nous devons cesser d’attendre les financements extérieurs pour nos projets essentiels. Le développement souverain passe par la mobilisation nationale, la planification rigoureuse et la transparence dans la gestion”, a déclaré Ousmane Sonko.

Cette stratégie énergétique s’inscrit dans la continuité du Plan de redressement économique et social (PRES) lancé en août dernier, qui repose sur le triptyque “Souveraineté, Justice et Prospérité”. En orientant la politique énergétique vers une exploitation nationale des ressources gazières, le gouvernement entend non seulement réduire la facture énergétique mais aussi renforcer la sécurité économique du pays.

L’ambition du chef du gouvernement est d’instaurer un modèle économique autosuffisant, où la maîtrise du financement et des ressources devient un pilier de la souveraineté nationale. “Chaque franc mobilisé au Sénégal doit être investi avec efficacité, traçabilité et impact mesurable”, a-t-il rappelé, dans une allusion à la transparence budgétaire.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles populaires