Le secteur extractif sénégalais a généré en 2024 un total de 455,99 milliards FCFA de revenus, soit l’équivalent de 752,03 millions de dollars, selon le Rapport ITIE 2024 publié en décembre 2025. Sur ce montant, 435,82 milliards FCFA ont été affectés directement au budget de l’État, confirmant le poids croissant des industries extractives dans les finances publiques. Les données sont issues des déclarations réconciliées des entités publiques et des entreprises, sur la base d’un taux de change moyen annuel de 606,3477 FCFA pour un dollar.
La structure des revenus reste largement dominée par le secteur minier, qui concentre 369,68 milliards FCFA, soit 81,07 % du total. Le secteur des hydrocarbures contribue pour 77,70 milliards FCFA, représentant 17,04 % des recettes. Les paiements sociaux et environnementaux atteignent 8,61 milliards FCFA, soit 1,89 % des revenus extractifs globaux.
Comparé à 2023, le secteur extractif enregistre une progression nette de 84,30 milliards FCFA, correspondant à une hausse annuelle de 23 %. Cette évolution est principalement tirée par les hydrocarbures, dont les revenus passent de 30,65 milliards FCFA en 2023 à 77,70 milliards FCFA en 2024. Le rapport souligne que cette hausse « s’explique essentiellement par l’entrée en production du champ pétrolier offshore Sangomar », dont l’exploitation a officiellement démarré en juin 2024, générant des flux liés aux premières exportations, aux redevances et aux parts de production.
Les recettes minières progressent également, avec une augmentation de 37,25 milliards FCFA sur un an. Elles atteignent 369,68 milliards FCFA en 2024 contre 332,43 milliards FCFA en 2023. Cette performance est notamment liée à d’importants redressements douaniers et fiscaux opérés sur plusieurs sociétés minières, dont Industries Chimiques du Sénégal, Sabodala Gold Operations et Petowal Mining Company.
Dans l’affectation des revenus, 95,58 % des recettes extractives ont été reprises dans le budget de l’État. Les paiements sociaux et environnementaux, en recul, passent de 16,95 milliards FCFA en 2023 à 8,61 milliards FCFA en 2024. Les revenus reversés à l’UEMOA et à la CEDEAO s’élèvent à 3,45 milliards FCFA, tandis que PETROSEN n’a encaissé que 0,18 milliard FCFA au titre de l’exercice.
Sur le plan de la production, le Sénégal a enregistré en 2024 une production pétrolière de 16,9 millions de barils selon la Direction générale des hydrocarbures, pour le champ de Sangomar situé à environ 100 kilomètres au large de Dakar. La production commercialisée déclarée par PETROSEN s’élève à 14,23 millions de barils, pour une valeur estimée à plus de 641,7 milliards FCFA. La production de gaz naturel atteint 2,78 millions de Nm³, intégralement vendus sur le marché local.
Le secteur minier affiche une production totale estimée à plus de 1 317 milliards FCFA. L’or demeure le principal produit, avec 354 715 onces produites pour une valeur de plus de 420 milliards FCFA, suivi par le ciment, l’acide phosphorique et le clinker. À l’export, l’or représente 44,10 % des ventes du secteur extractif, pour un montant de 501,95 milliards FCFA, devant l’acide phosphorique qui pèse 25,26 %.
Selon le rapport, le secteur extractif contribue désormais à hauteur de 11,96 % aux revenus de l’État, 31,38 % aux exportations nationales et 4,95 % au PIB, confirmant son rôle structurant dans l’économie sénégalaise.


