
Au mois de juin 2025, l’activité économique interne du Sénégal (hors agriculture et sylviculture) a enregistré un repli de 5,9 % en variation mensuelle, selon le Point mensuel de conjoncture – Juin 2025 de la DPEE. Ce ralentissement est lié à la contreperformance du secteur primaire (-38 %), du secondaire (-3,6 %) et du tertiaire (-2,6 %), ainsi qu’au recul des taxes sur biens et services (-11,1 %).
Sur une base annuelle, la tendance reste néanmoins positive avec une progression de 6,2 % en juin 2025. Cette croissance est tirée par le secteur secondaire (+19 %), le tertiaire (+2,8 %) et les recouvrements de taxes (+7,3 %), tandis que le primaire a chuté de 17 %.
Le secteur primaire, en particulier l’élevage (-43,8 % en mensuel, -19 % en annuel) et la pêche (-12,3 % en mensuel, -10,6 % en annuel), a fortement pesé sur l’activité. Du côté du secondaire, la construction a reculé de 18,4 % en un mois, la fabrication de produits agroalimentaires de 3,4 %, le raffinage du pétrole de 9,1 % et le sciage de bois de 41,3 %. Toutefois, les activités extractives se sont distinguées par une hausse annuelle spectaculaire de 154,3 %, portée par la production d’hydrocarbures (+339,1 %).
Dans le tertiaire, l’activité a fléchi de 2,6 % en juin, en raison du transport (-15,8 %), de l’hébergement et restauration (-4,2 %), de l’immobilier (-11 %) et de la santé (-22,8 %). Mais sur un an, la dynamique reste positive (+2,8 %), grâce aux services financiers et d’assurance (+19,4 %), au commerce (+1,9 %) et aux activités culturelles et sportives (+37,1 %).
Sur le front de l’emploi, les effectifs salariés dans le secteur moderne ont progressé de 0,1 % en variation mensuelle à fin juin, portés par les BTP (+0,8 %) et les services (+0,1 %). En glissement annuel, la hausse atteint 5,7 %, avec des créations nettes d’emplois dans l’industrie (+14,4 %), le commerce (+10,6 %) et les services (+1,9 %). En revanche, le BTP affiche une chute des embauches de 30,5 %.
Climat morose
Les enquêtes de conjoncture révèlent un climat des affaires morose. L’indicateur synthétique a perdu 2,5 points en juin, passant sous sa tendance de long terme. Sur un an, il s’est dégradé de 8,8 points, reflétant le pessimisme des commerçants et des entrepreneurs du BTP. Ces derniers citent le recouvrement difficile des créances (100 %), la fiscalité (80 %) et l’accès au crédit (40 %) comme principales contraintes.
L’inflation a progressé de 0,9 % en rythme mensuel en juin, tirée par la hausse des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+1,7 %), notamment le poisson (+7 %) et les légumes (+4,3 %). En glissement annuel, le niveau général des prix a augmenté de 0,8 %, avec des hausses marquées dans les transports (+1,6 %), le logement, eau et énergie (+1 %), les restaurants et hôtels (+2 %) et les boissons alcoolisées et tabac (+7,7 %). Hors produits frais et énergétiques, l’inflation s’élève à 2,8 % sur un an.
Sur le plan budgétaire, les ressources globales (hors dons) se sont établies à 2 207,1 milliards FCFA au premier semestre 2025, en hausse de 11,1 % par rapport à juin 2024. Les recettes fiscales représentent 2 090,4 milliards, en progression de 9,4 % grâce à l’impôt sur les revenus (+61,1 milliards), l’impôt sur les sociétés (+31,2 milliards), la TVA à l’importation hors pétrole (+20,6 milliards) et le FSIPP (+31,8 milliards).
Les dépenses publiques (hors ressources extérieures) se sont réduites à 2 401,9 milliards, en baisse de 2,3 % par rapport à l’an dernier. Les dépenses d’investissement sur ressources intérieures ont reculé de 53,9 %, à 174,7 milliards, tandis que les dépenses de fonctionnement se sont contractées de 4,5 % (152,7 milliards). En revanche, les charges d’intérêts sur la dette ont augmenté de 22,1 % (+90,7 milliards), les transferts et subventions de 5,9 % (+48 milliards) et la masse salariale de 2,5 % (+17,6 milliards).
Enfin, la masse monétaire s’est établie à 10 651,4 milliards FCFA à fin mai 2025, en hausse de 159,3 milliards sur un mois et de 10,4 % sur un an. Les avoirs extérieurs nets ont progressé de 43,5 % en glissement annuel, atteignant 2 501,3 milliards.