Le commerce extérieur sénégalais continue d’afficher des déséquilibres préoccupants. Selon les données de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), le déficit de la balance commerciale s’est creusé à 1 905,4 milliards de FCFA sur les six premiers mois de 2025, contre 1 637,6 milliards à la même période en 2024, soit une détérioration de 15,9 %.
Les exportations de biens ont reculé de 5,4 %, pour s’établir à 2 077,9 milliards de FCFA. Cette baisse est due essentiellement au recul des ventes de produits pétroliers (-27,6 %), d’acide phosphorique (-14,8 %) et d’or (-8,3 %). Quelques filières enregistrent toutefois des performances positives, comme l’arachide et le zircon, mais elles n’ont pas suffi à compenser la chute des produits traditionnels d’exportation.
Importations en hausse
Les importations, quant à elles, poursuivent leur progression, atteignant 3 983,3 milliards de FCFA, en hausse de 3,2 % par rapport à 2024. Cette évolution est portée par l’augmentation des achats de produits alimentaires (+9,5 %), de biens d’équipement (+6,8 %) et de produits pétroliers raffinés (+4,2 %). La forte dépendance aux importations alimentaires reste l’un des facteurs clés du déséquilibre structurel de la balance commerciale.
Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations s’est dégradé, passant de 56,3 % en 2024 à 52,1 % en 2025. Ce déséquilibre traduit la difficulté du Sénégal à diversifier suffisamment ses exportations et à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations stratégiques, notamment alimentaires et énergétiques.
À moyen terme, l’entrée en production du pétrole et du gaz est attendue comme un levier majeur pour améliorer la balance commerciale.
Toutefois, en l’état actuel, le commerce extérieur reste un point de fragilité pour l’économie sénégalaise.