vendredi, novembre 14, 2025

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Sénégal : le FMI amorce le processus de finalisation de l’examen de la dette

Le Fonds monétaire international (FMI) poursuit l’examen de la dette publique du Sénégal, un exercice jugé déterminant pour la reprise du programme d’appui suspendu depuis l’an dernier. « Le FMI et la Banque mondiale travaillent conjointement à la finalisation d’une analyse actualisée de la viabilité de la dette », a déclaré jeudi 13 novembre Julie Kozack, porte-parole de l’institution, lors d’un point de presse à Washington.

Selon elle, l’analyse vise à « évaluer la dynamique de la dette » et à déterminer si la stratégie de financement du gouvernement sénégalais reste soutenable. « Nous nous concentrons également sur l’évaluation de la viabilité de la stratégie de financement de l’autorité et des mesures qu’elle peut prendre pour rétablir sa crédibilité », a ajouté Mme Kozack, précisant que « les discussions avec Dakar se poursuivraient dans les semaines à venir. »

L’examen de la dette constitue une étape clé avant toute reprise de financement du FMI au Sénégal. La mission du Fonds, qui s’était rendue à Dakar au début du mois de novembre, s’était achevée sans qu’un nouvel accord soit trouvé. L’ancien programme d’aide, d’un montant de 1,8 milliard de dollars (environ 1 120 milliards FCFA), avait été suspendu en 2024 après la révélation d’une dette cachée estimée à 7 milliards de dollars (plus de 4 300 milliards FCFA), accumulée entre 2019 et 2024 sous l’ancien gouvernement.

Ces révélations ont profondément bouleversé la trajectoire budgétaire du pays et accentué les tensions sur les marchés financiers. Face à cette situation, le Premier ministre Ousmane Sonko a écarté toute restructuration de la dette, réaffirmant la volonté du gouvernement de maintenir ses engagements vis-à-vis des créanciers. « Il n’est pas question pour le Sénégal d’engager un processus de restructuration », avait-il déclaré, estimant que « le pays disposait encore de marges de manœuvre suffisantes pour honorer ses obligations. »

Julie Kozack a toutefois tenu à rassurer sur la position du Fonds. « Le personnel et la direction ne demanderont pas de remboursement anticipé au FMI », a-t-elle précisé, soulignant que « cette décision serait examinée ultérieurement par le conseil d’administration de l’institution. » Ce travail s’inscrit dans un contexte de forte pression budgétaire : selon les dernières estimations, la dette publique du Sénégal avoisinerait 132 % du PIB, un niveau jugé préoccupant par plusieurs agences de notation, dont Moody’s, qui a dégradé la note souveraine du pays à trois reprises en un an. Les autorités ont engagé plusieurs réformes pour améliorer la transparence budgétaire et centraliser la gestion de la dette.

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