Le rapport sur les risques macroéconomiques de juin 2025, publiée par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), indique une aggravation du déficit budgétaire au Sénégal. « La croissance réelle du PIB projetée en 2025 est de 8,8 % contre 4,3 % en 2024 », indique le document. Cette performance s’appuierait sur la « contribution significative du secteur extractif, notamment les premiers volumes de production de pétrole et de gaz ».
Malgré cette dynamique, des incertitudes demeurent. Le rapport souligne que « l’inflation annuelle moyenne devrait reculer à 2,7 % en 2025 contre 5,9 % en 2024 », mais des tensions persistent notamment dans le secteur de l’énergie, des céréales et des hydrocarbures. De plus, « le déficit budgétaire serait projeté à 3,9 % du PIB en 2025 », en baisse par rapport à 4,9 % en 2024, mais encore au-dessus des objectifs de convergence de l’UEMOA fixés à 3 %.
La dette publique, quant à elle, devrait s’établir à 72,5 % du PIB en 2025 contre 74,6 % en 2024. Elle reste donc « en situation de vulnérabilité modérée », même si « les indicateurs restent en deçà des seuils de viabilité » selon les modélisations du FMI et de la Banque mondiale. Le document avertit que « l’endettement reste exposé aux chocs de croissance, de taux de change et de taux d’intérêt ».
Sur le plan externe, le compte courant devrait se détériorer légèrement avec un déficit de 8,9 % du PIB prévu en 2025 contre 7,9 % en 2024. Cette situation s’explique en partie par « l’augmentation des importations liées aux activités pétrolières et gazières ».
Enfin, le rapport met en garde contre les aléas climatiques, les risques sécuritaires dans la sous-région et la montée des incertitudes politiques internes qui pourraient compromettre les prévisions. Il recommande une « accélération des réformes structurelles », une meilleure « efficacité de la dépense publique » et un suivi rigoureux de la « soutenabilité de la dette ».
