Le Sénégal renforce sa politique d’inclusion financière avec un nouvel appui majeur aux institutions de microfinance. Le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, en partenariat avec l’Agence italienne de coopération, a alloué plus de 6 milliards de francs CFA à 18 institutions de microfinance (IMF) dans le cadre du Pacte pour l’inclusion financière et universelle (Pictafu).
La cérémonie de signature des conventions, présidée par Alioune Dione, ministre de la Microfinance, marque une étape importante pour le financement des petites et moyennes entreprises. Le montant total des financements atteint 6,826 milliards de francs CFA, dont 1,559 milliard remis à six partenaires. Selon le ministre, « si l’accès aux ressources financières est le moteur de notre développement, l’inclusion financière en est l’éthique ». Il a salué la résilience d’un secteur dont l’encours de crédit s’élève à 765,6 milliards de francs CFA, tout en soulignant la nécessité de transformer les incertitudes en opportunités à travers une nouvelle loi uniforme sur la microfinance.
Le Pictafu constitue un cadre stratégique de collaboration entre le ministère et l’Association des professionnels des institutions de microfinance du Sénégal (Apim). Il prévoit une mobilisation de 683 milliards de francs CFA d’ici 2029, à travers une « stratégie de financement ciblé » en faveur des acteurs économiques locaux. Les bénéficiaires, principalement des femmes, des jeunes et des artisans, auront accès à des financements compris entre 2 et 10 millions de francs CFA, destinés à soutenir la production et la productivité dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Pour Giovani Grandi, directeur général de l’Agence italienne de coopération, ce partenariat traduit « la vision des autorités sénégalaises qui considèrent la microfinance comme un outil privilégié pour un développement juste et prospère, où le profit doit aller de pair avec un impact social et environnemental positif ». Il a aussi salué le rôle de la diaspora sénégalaise, « véritable protagoniste de la croissance inclusive du pays ».
De son côté, Babacar Mbaye, représentant des IMF signataires, a tenu à souligner « la transparence et la rigueur » du processus de sélection. « Nous n’avons senti aucun esprit partisan dans les choix. Aujourd’hui, la microfinance veut accompagner les populations dans la production et non plus seulement dans le commerce », a-t-il déclaré, tout en invitant les autorités à élargir le dispositif à d’autres institutions.