La Banque Africaine de Développement (BAD), dans ses dernières perspectives économiques, qu’en 2024 l’Afrique devra payer un service de la dette de 74 milliards de dollars américains, en partie à cause des taux d’intérêt mondiaux élevés et d’un dollar américain plus fort

A cause des taux d’intérêt mondiaux élevés et d’un dollar américain plus fort, l’Afrique devra payer, en 2024, un service de la dette de 74 milliards de dollars américains. Cette hausse des taux d’intérêt résulte, selon l’institution financière, d’une perception exagérée du niveau de risque des pays africains. En effet, d’après une estimation du PNUD, la subjectivité et le manque de transparence des notations ont coûté aux pays africains plus de 24 milliards de dollars américains d’intérêts excédentaires et plus de 46 milliards de dollars américains de renoncement à des prêts sur la durée de vie de multiples obligations en devises nationales et étrangères.

Les réformes de l’architecture financière mondiale (AFM) peuvent être le fer de lance des discussions sur ce point, afin de rendre les notations de crédit souverain plus objectives et plus transparentes pour les pays africains. Dans un premier temps, il est nécessaire, selon la BAD, de pousser les agences à plus de transparence, en leur demandant de faire la distinction entre les composantes basées sur des modèles et les composantes discrétionnaires de leurs notations souveraines. Dans le même ordre d’idées, la BAD est également bien placée pour diriger l’évaluation du capital naturel pour la transformation de l’Afrique, et a déjà commencé à travailler sur l’évaluation du capital naturel africain pour calculer le «PIB vert » et éclairer les politiques de transition verte.

Cette initiative bénéficie d’un soutien politique fort et d’une appropriation au plus haut niveau à travers le continent, et ses résultats informeront l’élaboration des politiques sur la manière d’intégrer la «comptabilité du capital naturel » dans le système de comptabilité nationale pour réévaluer le PIB des pays. Les notations de crédit sont influencées par de nombreux facteurs, mais la notation des pays africains par les agences de notation mondiales a tendance à ignorer la valeur du capital naturel et des services écosystémiques associés dans l’évaluation de la marge de manœuvre d’un pays et de son profil de risque d’endettement.

Pour réduire les risques perçus de l’investissement privé dans les pays, les Banques Multilatérales de Développement (BMD) telles que la BAD peuvent travailler avec les pays africains pour fournir des données et des informations plus récentes sur l’état de leurs économies, et avec les agences de crédit internationales pour renforcer les méthodologies d’évaluation du risque souverain et aider à réduire le fossé informationnel dans les notations de crédit attribuées aux pays africains.

Le secteur privé pour piloter la future Agence africaine de notation

Par l’intermédiaire de l’Union africaine, les pays africains travaillent au développement et à l’opérationnalisation de l’Agence africaine de notation du crédit (ACRA – African Credit Rating Agency). Les ministres africains des Finances ont décidé que l’ACRA serait pilotée par le secteur privé, qu’elle s’autofinancerait et qu’elle serait autonome. L’Union africaine a déjà développé les aspects juridiques, financiers et structurels appelés à soutenir la durabilité, la crédibilité et l’indépendance de l’agence. La création de l’ACRA, en tant qu’initiative panafricaine, constituerait une nouvelle étape vers l’intégration économique et financière de l’Afrique et pourrait améliorer l’accès des pays africains au financement et intégrer le continent aux marchés financiers mondiaux. En outre, sa création en tant que complément des agences de notation mondiales pourrait encourager ces dernières à comparer leurs services à ceux d’une agence de notation régionale de référence, ce qui améliorerait sans aucun doute leur approche de l’évaluation et de la notation des risques en Afrique

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