Au 31 mars 2025, le secteur de la microfinance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UMOA) affiche une croissance continue des dépôts, atteignant 2 560,9 milliards FCFA, en hausse de 4,1 % par rapport au trimestre précédent, selon la BCEAO. Toutefois, l’activité de crédit accuse un recul de 2,4 %, avec un encours total de 2 628,4 milliards FCFA.
Le nombre de Systèmes financiers décentralisés (SFD) reste stable à 533, mais le nombre de clients continue de progresser : 19,7 millions de bénéficiaires sont desservis à travers 4 807 points de service. Un an plus tôt, ils étaient 18,4 millions pour 4 962 guichets, ce qui souligne la tendance à la concentration des services.
Les dépôts ont augmenté de 102 milliards FCFA en trois mois, avec des hausses notables au Burkina Faso (+5,2 %), au Togo (+5,5 %), au Bénin (+7,7 %), en Côte d’Ivoire (+4,0 %) et au Sénégal (+1,8 %). Seul le Niger enregistre un léger recul de 168,6 millions FCFA (-0,6 %). Les dépôts à vue représentent 57,3 % du total, contre 22,5 % pour les dépôts à terme. Les hommes détiennent 46,4 % de l’épargne, les femmes 27,2 % et les groupements 26,4 %.
Le montant moyen des dépôts par client atteint 129 898 FCFA, en hausse de 1,4 % sur un trimestre, traduisant une progression de l’épargne plus rapide que celle de la clientèle. En glissement annuel, l’évolution est de +1,7 %. Le poids des SFD dans l’épargne totale collectée par les établissements de crédit s’établit à 5,3 %, contre 5,2 % au trimestre précédent.
Côté crédit, l’encours recule de 65,8 milliards FCFA, avec des baisses marquées au Bénin (-14 %), au Togo (-5,2 %) et en Côte d’Ivoire (-1,7 %). Seuls le Sénégal (+1,5 %) et la Guinée-Bissau (+6,2 %) affichent des hausses. Les crédits à court terme dominent (47,2 %), suivis des prêts à moyen terme (33,8 %) et long terme (19,0 %). Les hommes concentrent 51,7 % des concours, contre 19,6 % pour les femmes et 28,7 % pour les groupements.
Le montant moyen des crédits par client s’établit à 133 322 FCFA, en baisse de 5 % sur le trimestre. La part de la microfinance dans l’encours total de crédit du secteur bancaire de l’UMOA passe à 7,1 %, contre 7,3 % au trimestre précédent.
Le taux brut de dégradation du portefeuille des SFD atteint 9,8 %, en hausse par rapport à 8,9 % trois mois plus tôt et nettement au-dessus de la norme maximale de 3 %. En un an, ce taux a augmenté de 2,2 points, signalant une dégradation de la qualité du crédit.
Enfin, 10 institutions sont placées sous administration provisoire, contre 9 un an auparavant. Le rapport souligne que si les indicateurs d’activité poursuivent leur amélioration, la gestion du risque de crédit reste un défi central pour la viabilité du secteur.