En 2024, le secteur bancaire et financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a évolué dans un environnement macroéconomique dynamique, marqué par une croissance du produit intérieur brut réel de 6,3 % et un recul de l’inflation, toujours supérieure à la fourchette cible, de 3,7 % à 3,5 %.
Le total du bilan des établissements de crédit s’est établi à 72 068,3 milliards de FCFA, en hausse de 9,3 % sur un an. Les emplois atteignent 63 591,5 milliards (+7,1 %), tandis que les crédits à la clientèle ont progressé de 5,6 % pour atteindre 36 888,3 milliards. La qualité du portefeuille s’est légèrement améliorée, le taux brut de dégradation reculant à 8,5 %, contre 9,2 % en 2023. Les ressources bancaires se chiffrent à 57 897,9 milliards (+8 %), dont 83,3 % de dépôts, en hausse de 7,2 %.
Le Produit net bancaire a généré plus de revenus que de charges de 3,4 %, à 4 331,3 milliards. Le résultat net du secteur s’établit à 1 105,3 milliards, en progression de 11,7 %. La solvabilité des établissements s’est renforcée avec un ratio moyen de 14,7 %, supérieur à la norme de 11,5 %.
Les vingt-sept banques nationales concentrent 41,2 % des actifs du système bancaire et affichent un taux brut de dégradation du portefeuille de crédit de 7,7 % et un ratio de solvabilité de 14,5 %.
Le secteur de la microfinance a enregistré un encours de bilan de 4 021,3 milliards (+12,1 %), un encours net de crédits en hausse de 10,3 % et des ressources en progression de 13,5 %. Le taux brut de dégradation du portefeuille a toutefois augmenté à 6,6 % contre 4,4 % en 2023. Le résultat net des systèmes financiers décentralisés de grande taille a reculé de 23,5 milliards à 16,7 milliards. Le ratio de capitalisation s’est établi à 13,5 %, en deçà du seuil réglementaire de 15 %.
L’activité des établissements de monnaie électronique est restée dynamique. Le nombre de comptes ouverts a atteint 173,1 millions, dont 31 % actifs. Les transactions via téléphonie mobile ont progressé de 23,6 % en valeur pour atteindre 126 680 milliards. L’encours de monnaie électronique émise s’est fixé à 1 417,1 milliards (+25,6 %). Cependant, le déficit net provisoire des émetteurs reste élevé, à 17,3 milliards, malgré une baisse par rapport aux 21,1 milliards de 2023. Un quart de ces établissements ne respecte pas le ratio minimal de couverture de l’encours par les capitaux propres.
Les dépôts et emprunts ont progressé de 7,2 % pour atteindre 48 243,5 milliards, dont 56,1 % de dépôts à vue, 43,6 % à moyen et long terme et 0,3 % d’emprunts. Les capitaux propres du système bancaire ont augmenté de 12,2 %, passant de 6 328,2 milliards en 2023 à 7 097,7 milliards en 2024. Ils sont constitués à 94,4 % de capital et de réserves, en hausse de 12,9 %.
Le déficit structurel de trésorerie des établissements de crédit a reculé de 1,2 % à 5 693,6 milliards. Le recours au refinancement auprès de la Banque centrale a atteint 9 444,5 milliards au 31 décembre 2024.
Les places bancaires de Côte d’Ivoire et du Sénégal concentrent respectivement 35,6 % et 19,3 % du marché de l’UEMOA, suivies du Burkina Faso (13,3 %), du Mali (11 %), du Bénin (9,7 %), du Togo (7,1 %), du Niger (3,4 %) et de la Guinée-Bissau (0,7 %). Le réseau bancaire de l’Union a gagné 473 points de service (+17,2 %) pour un total de 3 220 en 2024, et 486 guichets automatiques supplémentaires (+13,3 %), portant leur nombre à 4 145.