Réunis à Cotonou du 26 au 27 septembre 2025, les ministres en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont tenu la 16ᵉ Conférence ministérielle consacrée à l’avenir de la jeunesse de la région. Cette rencontre, organisée au Dôme du Sofitel Marina Hôtel, a mobilisé plusieurs délégations officielles, des experts et des partenaires techniques et financiers autour d’un objectif clair : définir des stratégies communes pour structurer l’avenir des jeunes par la formation et l’emploi.
Placée sous le thème « Transformation numérique et employabilité des jeunes : Quels leviers pour les compétences d’avenir et la stabilité à l’ère de l’Intelligence Artificielle ? », la conférence se veut un cadre de réflexion stratégique sur les mutations du marché du travail. Alors que l’intelligence artificielle et les technologies numériques redessinent les contours de l’économie mondiale, les ministres de l’UEMOA veulent en faire des leviers pour créer des opportunités durables pour la jeunesse.
La jeunesse au cœur des priorités
Dans son discours d’ouverture, le Ministre d’État béninois chargé du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, a insisté sur l’urgence d’agir : « L’histoire avance vite et très vite. Notre jeunesse ne peut plus attendre et ne veut pas attendre. Faisons donc de Cotonou un point de départ d’une nouvelle étape, celle d’un résultat concret, mesurable et durable. » Il a rappelé les efforts du gouvernement béninois, sous l’impulsion du Président Patrice Talon, pour donner la priorité à la formation technique et professionnelle.
Pour Modeste Tihounté Kérékou, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, la conférence doit permettre « d’apprécier le bilan des réalisations du cadre de concertation des Ministres de l’UEMOA, d’identifier ensemble des orientations stratégiques et novatrices capables de faire de la transformation numérique un levier de souveraineté, de stabilité et de prospérité partagée ».
Le commissaire de l’UEMOA, Mamadu Sérifo Jaquite, a de son côté rappelé que l’Union dispose « d’atouts considérables pour faire de la transformation numérique un véritable moteur d’employabilité et de stabilité des jeunes ».
L’intelligence artificielle, un défi pour la formation
Selon Koffi N’Guessan, président du cadre de concertation des ministres de l’UEMOA, le thème de cette édition n’a pas été choisi au hasard : « Il donne l’opportunité de s’interroger sur les défis actuels de la formation technique et professionnelle tels que le lien avec l’intelligence artificielle, l’adéquation entre l’offre de formation et la demande du marché du travail, ou encore l’implication des gouvernements et des entreprises dans le développement des compétences techniques et professionnelles des jeunes pour lutter contre le chômage. »
Les ministres ont ainsi échangé sur des pistes pour renforcer les politiques de formation professionnelle, développer des compétences adaptées aux métiers de demain et intégrer davantage les jeunes dans les dynamiques économiques régionales.
Recommandations
Les travaux doivent déboucher sur des recommandations concertées, fondées sur des études comparatives et des échanges d’expériences entre les pays membres. L’objectif est de mettre en place des actions concrètes capables de réduire le chômage des jeunes et d’accroître leur inclusion économique et sociale.
La conférence de Cotonou marque une étape importante dans la construction d’une stratégie commune au sein de l’UEMOA. Face à une jeunesse qui représente plus de 60 % de la population de la sous-région, les ministres entendent faire de la révolution numérique un atout plutôt qu’une menace.
